Rémy Martin « Emmener mes troupes au combat »

10/08/2013

A l’occasion de ses 34 ans, en ce 10 Aout, Rugbiterre.oc est allée à la rencontre de Rémy Martin, deuxième ligne de l’ASBH. Il revient sur la préparation, la saison à venir mais également son propre avenir. Entretien

Vous avez commencé le rugby pro en 1996. 17 ans après, qu’est-ce qui vous motive encore ?
Quand j’étais en équipe Première à Aubenas, le rugby n’était pas encore professionnel. Donc c’était plus un amusement qu’autre chose. Pour moi c’est devenu un peu plus sérieux quand je suis parti à Mont-de-Marsan en 2000. Depuis 2000, il y a treize ans qui se sont écoulés en Top16/14. Aujourd’hui, je suis en ProD2. Ce qui m’anime, c’est que j’ai envie de jouer. Tout simplement. Je crois que physiquement, je suis bien, dans la tête tout va bien. Donc aujourd’hui, j’avais pas forcément envie d’arrêter le rugby.

En quoi la préparation d’un club de D2 comme Béziers est-elle différente d’une préparation d’un club de Top14 ?
Elle est pas différente. Il n’y a pas de différences. Il y a plus de temps pour se préparer car on commence 15 jours après le Top14. Après, c’est pas différent. Il y a la même intensité. On en parlait tout à l’heure avec Romain Carmignani. C’est la même intensité. C’est le même investissement pour tout le monde. Il n’y a pas de différence de préparation entre le Top14 et la ProD2.

Qu’est-ce qui vous a motivé pour rester en ProD2 à Béziers ?
C’est le fait que l’année dernière, ça s’est super bien passé. Le fait que les joueurs m’ont super bien accueilli. Le fait qu’on ait réellement besoin de moi ici. Donc voilà, tout ça fait que j’ai envie de rester. Et puis, ça me permet de ne pas déménager et d’être ici près de ma famille.

Vous avez 34 ans. Vous avez signé pour deux ans. C’est synonyme de fin de carrière à Béziers ?
Oui. Je pense que ce sera mes deux dernières années. Maintenant, on verra bien. Si je me sens bien dans deux ans, pourquoi pas faire une année de plus. Mais aujourd’hui, je pense que ce sera mes dernières saisons en tant que professionnel au rugby. C’est génial de finir à Béziers.

Que pensez-vous du groupe ?
Le groupe n’a pas changé énormément. Il y a quelques recrues mais bon. Il y a toujours l’envie, l’envie de bien faire, pas forcément l’envie de recommencer ce qu’il s’est passé la saison dernière où il y a eu beaucoup de changements au sein du groupe, où il y a eu un mauvais départ de Béziers et donc on a été à la recherche de points toute la saison…
Le groupe vit bien. Mais, vous savez, la vérité elle est sur le rectangle vert. Tant qu’il n’y a pas eu de match de championnat, on ne peut pas dire s’il vit bien, très bien ou moins bien. Aujourd’hui, c’est super bien. Tout se passe normalement, comme un vrai groupe professionnel.

Comment se déroule cette avant-saison ?
Plutôt bien. On a fait deux matchs amicaux. Un match qui était vraiment pas bon mais on avait pas fait beaucoup de rugby avant donc on peut comprendre. On a joué contre l’USAP. Il y a eu des bonnes choses, que ce soit en première ou en deuxième mi-temps. On perd nos deux matchs amicaux mais bon… Il va falloir se servir de ce qui n’a pas marché pour bosser encore dans les détails. Mardi, il y a un match contre Narbonne, semaine prochaine contre Narbonne encore. On va également partir en stage, entre. C’est à partir de là qu’on travaillera plus dans l’horlogerie plutôt que dans le mouvement général, moins contraint en exigences.

Qu’a apporté le stage commando, début juillet ?
Pas grand chose. Enfin, si: L’esprit de groupe, la cohésion entre nous. C’est vrai que ça nous permet de sortir de Béziers, du stade, de voir autre chose. C’était plutôt bien parce qu’on en a tous bavé, parce qu’il faisait chaud, parce qu’on a marché, parce qu’il a fallu lire une carte… il fallait vraiment être ensemble.

Que pensez-vous du calendrier 2013-2014 ?
Le calendrier il est là. On le respecte. Il n’y a pas de règle. C’est quand même mieux de commencer à la maison mais il faut pas se planter. C’est tout.

Quel est votre regard sur nos deux entraîneurs, vous qui avez été entraîné par de grands entraîneurs  ?
Déjà je les connais. Il y en a un avec qui j’ai joué pendant trois ans à Bayonne qui est Manny Edmonds. C’est vraiment l’Australien pur et dur, qui est dans la vidéo, que tout soit précis tout le temps, qu’il y ait de la structuration. Avec Christophe, ils ont une belle homogénéité. J’ai l’impression qu’ils s’entendent bien. Il y en a un qui est un peu plus sévère que l’autre et vice versa des fois. Il y a un bon roulement. Ça se passe plutôt bien. Les entraînements sont plus que corrects. Après, on verra dans la saison comment ça va se passer. Mais il n’y a pas de raison pour que cela ne se passe pas bien.

Qu’est-ce que ça fait d’être entraîné par un ex-coéquipier ?
Ça m’est déjà arrivé avec Fabien Galthié. On en a jamais fait allusion. Donc, ni chaud ni froid.

Serez-vous capitaine pour la saison à venir ?
Oui je serai capitaine. On me l’a dit la semaine dernière.

Comment allez-vous prendre ce rôle ?
Je le prends comme je l’ai toujours pris, à 300%. J’ai un rôle bien particulier. Il faut que j’emmène ma troupe au combat tous les week-ends. J’ai été capitaine à Bayonne pendant deux ans. Je sais ce que c’est. Je serai égal à moi même. Je ne tricherai pas.

Allez-vous jouer exclusivement seconde ligne ?
Je ne sais pas. Je m’en moque. Ça ne change rien pour moi.

Un mot pour les supporteurs ?
Ce que j’ai vu la saison dernière, parce que j’en ai pas fait beaucoup, je crois qu’il y a vraiment des supporteurs qui s’y connaissent. Ce sont des supporteurs qui, s’il y a des résultats, viendront au stade. Si on fait de bons matchs, ils seront là derrière nous pour nous aider toute la saison. Et surtout, le public Biterrois encourage de la 1ere à la 80e !

Maxime GIL