Chronique de la Rambarde : la victoire comme seul objectif

04/11/2016

Vitolio Manukula à la droite de la mêlée biterroise ce soir face à Mont-de-Marsan

Nul besoin de le rappeler une énième fois. L’ASBH est dans une situation peu envieuse, aux portes de la zone rouge,  dans un contexte difficile suite aux 4 dernières défaites consécutives. Pourtant dans l’entourage du club, l’optimisme reste de rigueur. Une façon de chasser les vieux démons et de croire à de meilleurs lendemains. Le retour de quelques blessés et une farouche volonté d’en découdre et de prouver que cette formation ne mérite pas son classement actuel, sont de bonnes raisons pour envisager un succès ce soir. Plus le choix.

SCORER SUR LES TEMPS FORTS

C’est la principale impression qui se dégageait du dernier déplacement à Aurillac la semaine dernière. Un peu à l’image de ce dernier bloc qui voit les biterrois en manque de réussite offensive (seulement 13 essais inscrits, avant-dernière attaque du championnat). Les causes sont multiples, manque de justesse, de communication, une pression parfois inversée et le groupe se met à douter. D’autant d’exemples et parfois de maux récurrents qui ont déstabilisé l’édifice Rouge et Bleu, au point de se retrouver au fond du classement. L’alerte n’est pas à son apogée mais les yeux sont malgré tout rivés vers les profondeurs et les soucis qui l’accompagnent. Notons que Béziers n’a reçu que 4 fois pour 5 déplacements et qu’après la rencontre face à Mont-de-Marsan, un bilan pourra déjà être tiré après un tiers de matchs disputés. Comment y remédier ? « La victoire ! On réussit à conserver la balle assez longtemps, mais nous manquons d’efficacité. Nous travaillons pour y remédier pour vaincre cette belle équipe de Mont-de-Marsan » proclame Manny Edmonds, le coach biterrois.. Plus le choix on vous dit, plus trop de question à se poser pour l’ASBH au risque d’être malmenée ces prochaines semaines.

Des discours qui se veulent positifs, des retours attendus (Fernandes, Battye, Bourdeau,..) pour amener un peu plus de sérénité et surtout un esprit de groupe à faire perdurer. Dans la tempête actuelle, les résultats sont largement défavorables. Pourtant, on ne peut pas parler de résignation, courber l’échine étant parfois l’étendue des turpitudes que peuvent secouer un club. Mais que faire lorsque la victoire n’est pas au RDV et que les défaites s’enchaînent : « On reste motivés quoi qu’il arrive. On travaille pour réussir pour sortir de la tête de l’eau. On a connu pire depuis que je suis à Béziers, dans une saison il y parfois des moments compliqués et il faut les gérer du mieux possible. » souligne le centre Sébastien Max. Le match perdu à Narbonne étant encore dans tous les esprits, véritable tournant à l’heure actuelle pour les hommes des présidents Valaize et Bistué. De quoi battre les landais : « On sait que les montois sont très costauds et appliqués. Ils viennent sans aucune pression et ça sera à nous de répondre présents. Ils ont l’habitude des phases finales mais à chaque fois qu’ils sont venus, nous avons relevé le défi. Il manque vraiment pas grand-chose pour basculer du bon côté. » conclu-t’il. Une paire d’années que les landais ne sont pas venus s’imposer à Béziers, un élément d’inspiration supplémentaire pour perpétuer cette bonne tradition ce soir.

VITOLIO MANUKULA PILIER DROIT, SYMBOLE DES DIFFICULTÉS

Les montois se déplaceront sans pression particulière. Plutôt maladroits à l’extérieur (aucune victoire, 3 bonus défensifs), les hommes du duo Auradou/Laussucq viendront avec des intentions. Largement défaits chez le voisin narbonnais il y a une quinzaine de jours, cette équipe souffle actuellement le chaud et le froid. Ce qui la rend d’autant plus dangereuse.  En mémoire son fantastique retour en seconde partie de saison l’année dernière, ponctué de phases finales amplement mérité. Un socle sur lequel les landais essayent de rebondir, sous la houlette d’une charnière rodée Ormachea/James, une flèche comme Salawa et d’un buteur longue distance dénommé Danré Gerber l’ancien biterrois. Une large panoplie, solide pour faire un coup et tenter de créer la sensation. « C’est une équipe qui arrive à multiplier les temps de jeu. On sait que devant c’est costaud, il faudra élever notre niveau en conquête sur les mauls et l’alignement pour rivaliser. Malgré tout, il y a une solidarité entre nous, et si nous rectifions notre indiscipline, on ne sera pas loin du compte. » concède François Ramoneda, le troisième ligne de l’ASBH.

Côté biterrois, encore quelques modifications de circonstance et ce qui saute aux yeux, c’est la titularisation de Vitolio Manukula à la droite de la mêlée. Un travail spécifique sous les ordres de Michel Konieck a été entrepris pour le joueur. Un choix assumé par le staff. Alors que se fait toujours attendre l’arrivée de jokers médicaux (rien n’est finalisé malgré quelques touches) et fait grimacer les supporters, la prochaine arrivée d’un préparateur physique semble être plus précoce. Assez troublant avec cette cascade de blessures si précoce et les prochaines sélections internationales à venir. Mais l’actualité vous en conviendrez reste la réception de Mont-de-Marsan ce soir à 20h. Plus le temps de chercher d’excuses, d’expliquer pourquoi tel secteur ne fonctionne pas ou bien en vouloir à la terre entière après les derniers déboires auprès de la commission de discipline de la LNR. Place au terrain, à un sorte de résurrection par le jeu il y a encore quelques mois si séduisant et le retour d’un panache pour la forme. Le rugby n’exige pas de doutes. Très peu. Et ce soir seule la victoire sera belle, le reste n’étant que de la littérature.

 

Rémy Rugiero