Manny Edmonds n’est plus l’entraineur de l’AS Béziers Hérault. La nouvelle a été officialisée ce matin par le club, dans un bref communiqué. L’Australien est évincé, tout comme son adjoint Romain Carmignani. Retour en chiffres sur ses quatre années passées à la tête des Rouge et Bleu.
Sa nomination en avait surpris plus d’un sur les bords de l’Orb, le 8 novembre 2012. Manny Edmonds, l’ancien demi d’ouverture de Perpignan, prenait les rênes de l’ASBH aux côtés de Christophe Hamacek. Une première expérience d’entraîneur pour l’Australien, avec la difficile tâche de redresser un club, englué dans la zone rouge depuis plus d’un an. En quatre ans, il a réussi à faire passer le club d’habitué à la course au maintien à candidat sérieux pour les demi-finales. Mais le dicton est clair : « Les histoires d’amour finissent mal, en général. »
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Arrivé au cours de la saison 2012-2013, aux côtés de Christophe Hamacek, Manny Edmonds va diriger vingt matchs. Si le bilan est négatif, sept victoires pour douze défaites (et un match nul), l’ASBH parvient malgré tout à se maintenir en ProD2. La saison suivante, le ratio ne s’inverse toujours pas : onze victoires, un nul et dix-huit défaites. Ce n’est qu’à partir de la saison 2014-2015 que le rapport va tendre vers l’équilibre avec quatorze victoires et seize défaites. Après deux ans et demi de travail, le bilan de Manny Edmonds s’inverse avec dix-sept victoires, douze défaites et un match nul. Mais cette saison, les résultats sont en chute libre avec quatre petits matchs gagnés pour dix perdus.
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Sur le plan offensif, l’apport de l’ancien numéro 10 des Waratahs et de l’Aviron Bayonnais est indéniable. En trois saisons, Béziers inscrivait presque dix points de plus par rencontre, en moyenne. Un allant offensif spectaculaire qui avait porté les Rouge et Bleu jusqu’à la sixième place la saison dernière. Plus parlant encore, le nombre d’essais inscrits en moyenne par match avait tout simplement doublé. Mais cette saison, l’attaque biterroise est en berne et retombe dans sa moyenne du temps où Edmonds a pris en main le groupe.
A leur arrivée avec Christophe Hamacek à la tête de l’ASBH, la priorité avait été mise sur la défense. Mais après quatre ans de travail, la moyenne des points encaissés a été stabilisée, sans diminution significative.
Comptablement, le bilan de Manny Edmonds à la tête de l’ASBH n’aura pas été positif (53 victoires, pour 68 défaites et deux matchs nuls).
LE RECORD DE RAOUL BARRIÈRE NE TOMBE TOUJOURS PAS
Prolongé pour trois saisons le 24 décembre 2015, Manny Edmonds s’est vu récompensé du travail effectué depuis son arrivée. En constante progression au classement, l’Australien a eu la confiance de l’équipe dirigeante. Peut-être trop ? Un an presque jour pour jour après sa prolongation, le club annonce donc « qu’il a été décidé que les entraîneurs quittaient leur fonction. ». Si Edmonds était allé au bout de son contrat, il aurait fait tomber un vieux record : aucun entraîneur n’a dirigé le club quatre saisons de suite depuis le départ… de Raoul Barrière en 1978 (il était en place depuis 1969) !
En l’espace de dix mois, Manny Edmonds sera passé d’entraîneur à prolonger absolument, à paria d’une équipe en déliquescence. Le fusible idéal dans une période où d’aucun n’imagine une issue tranquille, alors que les demi-finales étaient clairement visées. L’histoire semble se répéter du côté de la Méditerranée. Après un objectif maintien raté lors du retour du club dans l’antichambre du rugby français (maintenu finalement grâce à la relégation administrative de Bourgoin) suivi de l’éviction de Philippe Benetton, le schéma paraît similaire. Une place dans le Top 5 était clairement l’ambition cette saison. Face à l’échec, les entraineurs ont à nouveau été mis en cause et évincés. Mauvais choix des dirigeants pour mener à bien les objectifs ? Les résultats obtenus par le prochain staff, attendu pour la phase retour, devraient être un élément de réponse….
Maxime GIL