La semaine n’avait pas été aussi agitée depuis bien longtemps du côté du stade de la Méditerranée. Depuis celle du 8 novembre 2012 exactement. La situation des Rouge et Bleu était alors presque similaire. Dix matchs joués pour trois petites victoires et une quatorzième place au classement. L’intermédiaire post-Benetton géré tant bien que mal par un duo de pompiers de service Claude Saurel – Patrick Fort n’aura pas eu l’effet escompté. Après un mois, exit le staff d’anciens biterrois, fin du début d’autogestion. Bref, trêve de plaisanteries. Andrew Merthens, Manny Edmonds et Christophe Hamacek sont commandités pour redresser un navire biterrois à la dérive. Malgré quelques remous internes (départs successifs de Merthens puis d’Hamacek), le blason aux onze Brennus retrouve en quatre ans sa splendeur, symbolisé par la sixième place décrochée en fin de saison dernière. Les frissons et la ferveur jailli à nouveau dans les travées de l’immense coquillage (ou ballon de rugby, c’est selon), sur le rythme des Yeux d’Emilie, bien que l’ASBH manque « la fête du printemps » en ne se qualifiant pas en demi-finale.
Bis repetita
Tout allait presque trop bien à Béziers, entre des ambitions de top 5 ouvertement affichées et après un début de saison idyllique, dans la continuité de la fin de saison dernière. Mais douze matchs pour dix défaites plus loin, tout cela ne semble être qu’un lointain souvenir, tant les Biterrois ne sont plus redevenus que l’ombre d’eux-même. La tempête couvait alors sur les bords de l’Orb. Restait à savoir quand est-ce qu’elle allait éclater et quelle serait l’étendue des dégâts. On dit que l’histoire n’est que éternel recommencement. Faut-il le croire ? Libre à chacun de se faire son opinion. Mais force est de constater que, 1500 jours après l’arrivée de Manny Edmonds, le club vit à nouveau la même situation qu’à l’automne 2012. Sans grande surprise, l’ancien demi d’ouverture australien, ainsi que ses adjoints Romain Carmignani et Michel Konieck, ont été démis de leurs fonctions en milieu de semaine. La nouvelle a provoqué une onde de choc chez les joueurs qui avaient pourtant mis les choses au clair avec le staff après une discussion entre quatre murs, et surtout, entre quatre yeux (enfin, un peu plus tout de même ! ). Simple annonce de surface ou réel besoin pour redresser l’équipe ? Cette éviction n’a pas fini de faire parler mais seul l’avenir permettra de juger de la pertinence de la décision prise par les dirigeants. D’autant qu’elle est intervenue à quelques jours d’un déplacement capital à Dax, pour s’extraire de la zone rouge. Mais qu’importe. Visiblement, on ne pouvait pas attendre trois jours de plus dans les hautes instances du club. Et comme toujours, quand les jours ressemblent aux nuits, sans éclaircie à espérer, Diego Minarro est missioné pour emmener les troupes dans les Landes. Enfin, c’était l’idée de départ. Car au final, ce sont Phoenix Battye et François Ramoneda, accompagnés de quelques cadres, qui se sont improvisés entraîneurs, refusant le pompier de service habituel, et composant eux-même le groupe des 23 ainsi que le XV de départ.
Les entraîneurs étaient-ils la cause des maux Rouge et Bleu ? Leur départ allait-il provoquer l’électrochoc attendu ? La réponse était donnée hier soir sur le pré de Maurice-Boyau. Mais, presque comme une évidence, le sort réservé aux Biterrois n’a pas été des plus joyeux avec une onzième défaite à la clé (23-13), reléguant l’ASBH à cinq points de la quatorzième place. La conclusion d’une terrible semaine faite de bric et de broc. La trêve des confiseurs va permettre de couper et de se vider l’esprit dans toutes les têtes. Mais c’est un sacré travail qui attend le prochain duo d’entraineurs, entre sauver un club, redorer l’image d’un blason et retrouver un jeu qui a tant été admiré. Car c’est certain, ces quatre années de travail n’ont pas été un coup d’épée dans l’eau. Si au classement, Béziers est plus bas qu’à l’arrivée d’Edmonds, il ne recommence pas un nouveau cycle avec les mêmes armes. L’ASBH ne repart pas à zéro. Tout n’est pas à construire, les structures sont en place. Il suffit de raviver la flamme. Mais ce sera bien là le plus difficile. Pour que les Rouge et Bleu brillent à nouveau de mille feux.
Maxime GIL