Jonathan Best (ASBH) : « Je ne veux pas décevoir les gens qui m’ont tendu la main »

12/01/2017

Jonathan Best lors de la conférence de presse, titulaire pour la première fois avec Béziers face à Oyonnax 

Il était à la recherche d’un club. Pour trouver une issue face au départ compliqué de Grenoble. Avec à son actif plus de 200 rencontres disputées sous le maillot grenoblois, Jonathan Best était à la recherche d’un défi. Pour prouver qu’il était encore bien vivant, tordre le cou à ses détracteurs et rebondir sportivement. L’ASBH se trouvant dans une impasse, son arrivée coïncide avec l’installation d’un nouveau staff. Meneur, polyvalent, réputé pour sa motivation sans faille, il était presque naturel que tout ce beau monde converge vers la même direction en l’occurrence sur les bords de l’Orb. Premières impressions sans détours avant sa première titularisation en tant que flanker vendredi soir à Charles-Mathon. 

 

⇒ Ton ressenti par rapport à tes débuts à Béziers ?

« D’un point de vue personnel, je suis très impatient de retrouver les terrains. Cela fait quelques semaines que je n’ai pas joué (le 23 Octobre 2016 en Challenge Cup face à Newcastle), j’ai envie de prouver à mes nouveaux coéquipiers qu’il y a une bonne raison pour laquelle je suis ici. Par rapport au groupe j’ai ressenti beaucoup de talent et de qualité, il manque un peu de confiance et de sérénité. On l’a vu contre Angoulême la semaine dernière. Le score était de 13/9 et le match aurait pu basculer du mauvais côté. L’état d’esprit a fait la différence mais je n’ai pas assez de recul pour juger. J’ai hâte d’être à vendredi soir et débuter sous mes nouvelles couleurs. »

⇒ Tes premiers échanges avec les supporters ?

« Je m’aperçois que les supporters répondent présents malgré les résultats, il y a toujours cette ferveur. Je pense que les gens sont partis heureux du stade vendredi soir et on joue pour çà. J’ai pu discuter avec certains d’entre eux à la fin du match, j’aime connaître l’histoire d’un club et m’en imprégner et c’est vrai que Béziers dans l’histoire du rugby représente une entité. Il faut être fier de porter ce maillot, c’est l’une des raisons pour lesquelles j’ai choisi l’ASBH, par son prestigieux passé et son présent à écrire. Maintenant il y a une nouvelle génération, il faut forcer le destin et enchaîner les bonnes performances pour remonter au classement. »

⇒ Quels ont été les éléments qui t’ont convaincu de signer à Béziers ?

« Je découvre un nouvel environnement, une nouvelle façon de travailler avec beaucoup de fraîcheur. Ce qui est positif pour moi et qui m’a convaincu, c’est que je collabore avec des personnes qui m’ont désiré, m’ont accordé leur confiance que je n’avais plus forcément du côté de Grenoble. Donc maintenant ça va être à moi de la rendre sur le terrain, je n’ai pas envie de décevoir les gens qui m’ont tendu la main. Cela passera par des bonnes prestations de ma part, de m’intégrer pleinement au groupe et d’être capable d’aider mes coéquipiers même si je ne suis pas aligné sur la feuille de match. Le groupe doit primer sur les individualités, je veux rendre service à l’équipe tout simplement. »

« JE REPRENDS DU PLAISIR À VENIR À L’ENTRAÎNEMENT »

⇒ Dans le travail de la semaine, as-tu constaté des différences entre une équipe de Top14 et de ProD2 ?

« Non il n’y a pas beaucoup de variantes au quotidien. On s’entraîne en tant que professionnels, ce qui me change personnellement c’est que je reprends du plaisir à venir à l’entraînement, sensation que j’avais perdue à Grenoble pendant quelques mois mais je suis resté professionnel jusqu’au bout. Donc le plus important c’est l’état d’esprit affiché et les résultats car il faut des victoires, et même si on gagnait 6 à 3 à Oyonnax sans la manière ça me conviendrait parfaitement. »

⇒ Ce déplacement à Oyonnax s’annonce délicat mais l’occasion aussi d’y aller sans aucune pression ?

« Je crois qu’il faut aller à Oyonnax avec de l’ambition. Dans un contexte particulier, on sait que les oyonnaxiens font partie des grosses cylindrées du championnat de ProD2. J’ai eu l’occasion à maintes reprises de les jouer lors des derbys, ils ne sont pas faciles à manœuvrer, mais on va essayer de s’appuyer sur la confiance démontrée la semaine dernière pour faire quelque chose de bien. Il faut gagner le respect des adversaires, jusqu’à présent peut-être qu’ils pensaient que Béziers était une équipe de bas de tableau mais on se déplace dans l’Ain pour y jouer notre chance et pas faire de la figuration. »

⇒ Les Oyomens figurent dans la liste des favoris pour la montée en Top14, comment enrayer cette belle machine ?

« Oyonnax pratique un jeu très direct avec beaucoup de densité physique et un pack d’avants très dur. Forcément les clés habituelles de la rencontre seront dans la conquête et notre défense. Cette dernière a été rigoureuse contre Angoulême, il faut être dans la continuité. Notre système offensif doit nous permettre d’exprimer et de jouer quelques situations de surnombres si l’occasion se présente. Soyons disciplinés, capables d’être réalistes. Certes Oyonnax s’est fait secouer la semaine dernière à Carcassonne, ils seront revanchards et voudront se racheter devant leur public. Mais franchement on ne se déplace pas en victimes désignées mais en véritable challengers. »

 Propos recueillis par Rémy RUGIERO