Vendredi soir (20 heures), l’ASBH reçoit le Stade Aurillacois. Si les Biterrois retrouvent des couleurs depuis l’arrivée du duo Aucagne – Gérard, les Cantalous traversent pour leur part une période délicate. Le pré de La Méditerranée sera-t-il la terre de leur rébellion ?
La presse, régionale ou spécialisée, n’a pas fait dans l’originalité dimanche en fin après-midi. « Jean-Alric est tombé ! » pouvait-on lire tant sur La Montagne que sur Rugbyrama après la défaite du Stade Aurillacois Cantal Auvergne sur sa pelouse face à l’US Oyonnax, 24-26. Un exploit de la part des hommes du Haut-Bugey, la cité cantalienne n’ayant plus connu d’assaut victorieux depuis la prise par les Albigeois le 8 novembre 2014 (défaite 19-20). Mais plus qu’une simple défaite, ce match met en lumière une chose : Aurillac est en perte de vitesse depuis le début du mois de décembre.
LE MÊME COUP QU’EN 2014 ?
Le constat est implacable. Le déplacement à Angoulème le 2 décembre (défaite 35-6) a marqué un véritable tournant dans la saison des hommes de Thierry Peuchlestrade et Jérémy Davidson. Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Sur les onze premiers matchs, Aurillac inscrivait, en moyenne 25 points à chacune de ses sorties. Depuis, l’efficacité offensive des Aurillacois connait un sérieux coup d’arrêt avec plus de fois moins de points inscrits (11 en moyenne depuis la 12ème journée). Jusqu’alors invincible sur ses terres, le SACA a tremblé trois fois avant la fatidique quatrième réception d’Oyonnax. Mont-de-Marsan (victoire 25-21), Vannes (victoire 24-22) et Agen (victoire 19-16) ont tous été en passe de mettre fin à la série des coéquipiers de Maxime Petitjean. Première preuve ici d’une certaine fébrilité.
D’ailleurs, le métronome habituel des Rouge et Bleu s’est, cette année, fait voler la vedette par l’autre demi d’ouverture, Antoine Renaud. Résultat des courses, Petitjean n’est plus systématiquement dans le groupe. Avec quatorze feuilles de match, le buteur n’a pas participé à trois rencontres… soit presque autant que sur l’ensemble des trois dernières saisons ! Malgré un temps de jeu plus conséquent, Antoine Renaud n’est pas dans le top 5 des buteurs du championnat (6ème buteur avec 158pts inscrits au pied). Pas vraiment dans les habitudes cantaliennes.
Autre fait notable : la sortie du Stade du top 5. Hormis lors de la première journée, Aurillac a passé tout le début de saison en position de qualifiable pour les demi-finales, tout comme durant l’ensemble de la saison dernière (sauf lors de la première journée là aussi). Pour trouver les Aurillacois à la sixième place du classement, il faut remonter au classement final de la saison 2013-2014.
S’il n’est pas ici question de crise, la baisse de régime est indéniable. Pourtant, la défaite contre Oyonnax est contradictoire tant tout le monde s’accorde à souligner la prestation des Cantalous, l’une des meilleures depuis le début de la saison. Alors, à quoi s’attendre vendredi soir ? Une équipe au fond du seau ou en rébellion ? Après la contre performance dominicale, Maxime Petitjean était catégorique : « Maintenant, il va falloir cravacher pour aller récupérer ces points à l’extérieur. » Mais l’ouvreur le sait, Aurillac a du mal à s’exporter (une victoire à Albi 23-29, 4e journée, 16 septembre). Pourtant, difficile de croire que le duo Peuchlestrade-Davidson fera tourner son groupe alors qu’aucun match ne se profile le week-end suivant, repos oblige. C’est donc une équipe en quête de rachat qui se présentera vendredi soir (20 heures) face à Béziers.
Et le contexte n’est pas sans rappeler celui de la saison 2014-2015. Pour le compte de la 11e journée de championnat, le SACA débarque à Béziers avec son statut de 9ème au classement, suite à sa défaite à domicile contre Albi (19-20, la dernière avant Oyonnax ce dimanche). L’ASBH, 3ème, est quant à elle en pleine confiance. Peut-être même un peu trop. Les Cantalous flairent le bon coup et s’imposent à la surprise générale, 14-19 (11e journée, 15 novembre). Mais cette année, après deux victoires bonifiées coup sur coup avec 40 pts inscrits de moyenne lors de ses deux dernières réceptions et une sortie de la zone rouge, difficile d’imaginer un Béziers qui retrouve des couleurs lever le pied. Prudence tout de même.
Maxime GIL