Le demi d’ouverture a connu vendredi soir à Biarritz sa cinquantième feuille de match avec Béziers. Quelques chiffres marquants.
« Première équipe pro où j‘ai réussi à jouer 50 matchs. Je me sens très fier et très privilégié. » Tels sont les mots de Lachie Munro, vendredi matin, sur son compte Instagram suite à l’annonce de sa titularisation le soir-même face au Biarritz Olympique (défaite 25-18). Arrivé du côté de La Méditerranée à l’été 2015, l’ex ouvreur du Lyon Olympique Universitaire n’a pas tardé à s’imposer comme le demi d’ouverture numéro un de l’ASBH. A tel point que l’ancien duo d’entraîneurs Manny Edmonds et Romain Carmignani a aligné le Néo-Zélandais sur toutes les feuilles de match la saison dernière. Avec 279 points inscrits, Lachie Munro représentait 37% du total marqué par les Rouge et Bleu, soit 9 points en moyenne par match.
AUTANT DECISIF QUE PREJUDICIABLE
Cette saison, le demi d’ouverture a pris une autre dimension au sein de l’ASBH. Bien qu’il ait été mis au repos à deux reprises, le numéro 10 des Rouge et Bleu est le deuxième joueur le plus utilisé depuis le début de la saison (20 matchs, 1414 minutes, derrière Lua Lokotui, 19 matchs, 1425 minutes). Preuve de la confiance que lui accorde (et lui ont accordé) l’ancien, tout comme l’actuel staff. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que Lachie Munro semble avoir pleinement conscience des responsabilités qui pèsent sur ses épaules et des attentes de la part de ses entraîneurs. Un chiffre est particulièrement éloquent sur sa saison : il représente à lui seul la moitié (49,2% exactement) des points inscrits par l’ASBH depuis le début du championnat. Avec 240 points marqués sur un total de 487, le poids du demi d’ouverture est considérable, d’autant que sa moyenne est de 12 points par match. Rien que ça. Seul Thomas Ramos (Colomiers), meilleur buteur du championnat (285 points) fait mieux avec 13,5 points de moyenne.
Pour autant, si Béziers s’est trouvé un buteur, aujourd’hui deuxième meilleur joueur dans cet exercice en ProD2, le joueur de 30 ans laisse paraître une certaine fragilité mentale, ainsi que dans la gestion des rencontres. Face à une troisième ligne adverse qui le chasse rapidement et/ou suite à un dégagement manqué, le Néo-Zélandais a tendance à sortir de son match, se rajouter de la pression et à ne pas organiser le jeu comme à son habitude. Son jeu au pied est aussi performant et décisif (passe au pied décisive vers Gmir face à Soyaux-Angoulème) que peu judicieux et préjudiciable (vendredi, il rend deux ballons au pied à Biarritz amenant l’essai puis la pénalité de la gagne pour les Basques). Une ombre au tableau qui ne peut être négligée mais qui n’a pas refroidi les dirigeants et entraineurs de l’ASBH au moment de le prolonger jusqu’en 2019. Même si ses prestations sont parfois sur courant alternatif, Lachie Munro s’impose comme la pièce maîtresse des Rouge et Bleu. Après avoir connu tant d’années de problèmes à ce poste clé, l’ASBH s’est enfin trouvé son maître à jouer, qui va, en grande partie à lui seul, assurer le maintien de son équipe.
Maxime GIL