Jamie Hagan, Steve Fualau et Yassine Maamry ont remporté un succès historique à Aimé-Giral.
Soir de derby, la cathédrale d’Aimé-Giral comme décor, des supporters chauffés à blanc et le souvenir d’une rencontre heurtée sur la phase aller. Tous les ingrédients étaient réunis pour assister à un duel intense entre deux formations ayant pour objectif d’entamer 2018 sous les meilleures auspices. Personne ne sera déçu, au-delà du scénario dantesque des dernières minutes, d’un résultat inespéré pour l’ASBH, fruit d’un travail collectif de tous les instants. Pourtant, les biterrois ont su puiser dans leurs ressources pour aller récolter la gagne sur le gong, confirmant que les terrains hostiles correspondaient bien aux capacités héraultaises pour se sublimer. Un succès comme un coup de tonnerre, face à des Catalans certainement frustrés d’un tel déroulé. Passionnant à plus d’un titre..
PLIER SANS ROMPRE
Le premier quart d’heure fut d’ailleurs dans la droite lignée de ce qu’attendaient les visiteurs, à savoir beaucoup d’intensité mise en avant par les hôtes. Les temps de jeu se multipliaient et les hommes de Christian Lanta appliquaient sans coup férir leur tableau de marche. Lancés comme des obus, physiquement très denses, l’USAP mettait du rythme sans toutefois parvenir à déstabiliser l’édifice biterrois. Jonathan Bousquet meublait le score néanmoins, sans pour autant parvenir à creuser l’écart. (6-0) après la demi-heure de jeu, les débats s’équilibreront sensiblement jusqu’à la pause, avec le travail de la mêlée biterroise qui confirme de sorties en sorties ses bonnes dispositions. (9-6) aux citrons, l’impression que la furia catalane est plutôt contenue par les hommes du capitaine Jonathan Best et que Béziers reste plus que jamais dans le coup.
C’était pourtant mal engagé après seulement 3 petites minutes disputées au retour des vestiaires. Les libérations catalanes sont fluides, et Enzo Selponi trouve l’inspiration pour doser un service au pied sur Jonathan Bousquet en bout de ligne. Imparable d’autant que l’ancien biterrois se charge de transformer en coin (16-6). Les Usapistes auront quelques opportunités pour creuser un écart substantiel sans succès. L’ASBH reprend confiance au fil des minutes et son destin par la même occasion. Un essai de pénalité suite à une mêlée monstrueuse des avants héraultais, viendra confirmer la tendance. Il reste 20 minutes au chronomètre, tout reste possible et la tension monte d’un cran de part et d’autre. Celui qui parviendra à conserver ses nerfs, la formation qui fera preuve de maîtrise dans de pareilles circonstances empochera la mise. Derby oblige !
BÉZIERS ÉTEINT AIMÉ-GIRAL
Les Catalans piqués au vif finissent par réagir et obtiennent une pénalité convertie par l’indispensable Jonathan Bousquet, le score (22-13) pourrait laisser croire un relâchement des biterrois. Sans surprise, comme à Massy, Nevers et dernièrement face à Colomiers, l’ASBH finira remarquablement cette rencontre. Au prix d’une meilleure conservation, d’un banc au diapason des titulaires ayant débuté les hostilités, d’une précision dans les impacts et les transmissions, Béziers revenait dans les clous. Thibauld Suchier ajuste 3 points supplémentaires permettant aux siens d’être à la portée d’un essai transformé pour un éventuel retournement de situation (22-16). Les visiteurs gagnent presque tout leurs duels, l’avancée est systématique et la peur pourrions-nous dire change de camp. Mais est-ce que ces biterrois ont connu pareil sentiment ? Pas si sûr, d’autant que la dernière possession est interminable. L’option du bonus défensif balayé d’un revers de main, l’ASBH choisit d’écrire son histoire au bout du suspens.
Api Nawaqatubu tel un héros, concrétisera le travail de sape de ses coéquipiers, en faisant parler sa puissance. L’ironie de l’histoire dans toute sa splendeur pour le centre fidjien prêté par Perpignan jusqu’à la fin de la saison. Thibauld Suchier devant endosser le rôle si ingrat de convertir en coin, portant tous les espoirs du peuple héraultais. Droit dans ses crampons, l’ouvreur de l’ASBH ne tremble pas et déchire les sifflets d’Aimé-Giral (22-23). Des cris de joies se font entendre, libérant une formation qui a toujours crû en ses capacités. Une victoire qui sonne comme une performance majuscule, d’une part car l’USAP est largement taillée pour évoluer à l’étage supérieur, que ce succès est historique avec quasiment une quarantaine d’années de disette pour l’ASBH en pays Catalan. Et que ce groupe n’en finit pas d’étonner par ses prestations qui lui donnent le droit de rêver à la lutte pour cette convoitée 6 ème place. Les Rouge et Bleu ont procuré une sacré émotion à tous les amoureux du club, inscrite dans le marbre parmi la collection des moments uniques. On ne peut que souhaiter aux hommes de David Gerard et David Aucagne d’en susciter d’autres comme celles-ci jusqu’à la fin de la saison..
Rémy RUGIERO