Sabri Gmir et ses coéquipiers, plus que jamais dans le coup pour une place qualificative après la victoire face aux Biarrots
L’exploit encore présent dans tous les esprits, après le succès d’Aimé-Giral, les Biterrois devaient remettre les mains dans le cambouis afin d’apprécier ce résultat à sa juste valeur. Le Biarritz Olympique, véritable bête noire des Héraultais (6 défaites consécutives), se présentaient à la Méditerranée avec l’ambition de décrocher une performance, et consolider une situation douillette au classement. Le score final (24-20) en faveur de l’ASBH traduit un gros combat mené par les deux formations, et in fine une victoire qui permettra aux Biterrois d’être désignés comme le parfait trouble-fête dans la course à la qualification.
DÉFENSE RUGUEUSE
D’entrée, les Biarrots monopolisent les débats et parviennent à conserver remarquablement le ballon. Des séquences larges-larges interminables, qui s’avéreront infructueuses. Maxime Lucu rata deux fois la cible, et le BOPB malgré ses efforts, laissera passer l’occasion de prendre les devants. S’il fallait se convaincre que les Basques étaient venus dans la seule optique de comparer la Mer Méditerranée à l’Océan Atlantique, vous faisiez fausse route. Et question pragmatisme, c’est les locaux qui furent les plus entreprenants. Josh Valentine viendra bonifier le travail de ses avants pour pointer en dame (7-0, 11′). Les Héraultais profitant de leur supériorité numérique suite au carton jaune de Sikeli Nabou, démontrant ainsi leur efficacité offensive dans la zone de vérité. Adossés au vent en première période, les Rouge et Bleu conservent un léger avantage à la pause (10-6, 40′), Jérôme Porical et Maxime Lucu ayant meublé le tableau d’affichage. Le sentiment que chacune des équipes pouvait prendre la mesure de l’autre.
La seconde période démarrera en trombe pour Béziers, Thibauld Suchier au contre sur le jeu au pied de son vis à vis Luke Burton, Jean-Baptiste Barrère au soutien n’ayant plus qu’à cueillir l’offrande, (17-6, 47′). Cet essai donnera de l’avancée au score sans toutefois permettre de sécuriser immédiatement la suite. Une séquence de pilonnage en règle des Basques sur les 5 mètres Biterrois, durant de très nombreuses minutes, aurait pu permettre aux Biarrots de recoller aux crampons des locaux. C’était sans compter sur l’abnégation défensive des partenaires de Jonathan Best, qui annuleront les unes après les autres les offensives des hommes de Gonzalo Quesada. Fédérateur. Alors que le jeu se poursuivait, et que les spectateurs frôlaient la congélation, Béziers accélérait. L’alternance avants-trois-quarts était de mise, la panoplie plus précise et Benjamin Desroche concrétisait en force une action d’envergure (24-6, 70′). Le bonus offensif en guise de récompense à défendre, c’était le dernier enjeu qui résidait dans cette rencontre. Mais les Basques vont faire preuve d’un sacré caractère.
INDISCIPLINE AU PILORI
Le BOPB repartait de plus belle, physiquement toujours aussi imposant avec des gabarits fréquemment saignants. Alors qu’ils auraient pu sombrer dans l’inconstance, c’est eux qui conclurent la rencontre moyennant plusieurs opportunités. Si quelques maladresses et des fautes de mains sur les extérieurs ont tardé leur entreprise, les Biarrots terminent en trombe. L’ASBH commence quelque peu à plier sur les coups de butoir et sont sanctionnés systématiquement aux abords des 22 mètres. Mr Jonathan Gasnier l’arbitre de la rencontre s’impatiente, et distribue deux cartons jaunes (Lachie Munro, 73′, Tyrone Viiga 76′). Les visiteurs joueront idéalement le coup, puisqu’à deux reprises, Yohann Artru et Adriu Delai iront inscrire leurs essais pour offrir sur le gong un bonus défensif aux siens. Score final (24-20, 80′), les 4 points inscrits par l’ASBH viendront donc confirmer les bonnes dispositions actuelles du groupe, dans l’optique d’aller chercher cette 6 ème place tant convoitée. Le Biarritz Olympique démontrant l’étendue de ses capacités une nouvelle fois, mais également ses difficultés à s’exporter loin d’Aguiléra, forteresse imprenable depuis de nombreux mois dorénavant.
Pour les hommes de David Aucagne et David Gerard, la satisfaction est fondée. D’une part, Béziers remporte un succès à domicile face à une formation huppée de la compétition (après Perpignan, Colomiers et Grenoble). Signe d’autant plus encourageant pour des Héraultais qui souhaiteraient s’inviter au bal des qualifiables. D’autre part, confirmer la victoire face à l’USAP n’était pas aisé, par le passé les Biterrois auraient pu être victimes d’un coupable relâchement. Il n’en était rien et les progrès défensifs sont à mettre collectivement à l’honneur. Si les fondamentaux n’ont pas eu à rougir, c’est l’indiscipline globale qui fait tâche dans ce tableau séduisant. Pas moins de 18 fautes concédées par les Rouge et Bleu hier soir. Un record en la matière, qui n’autorise en temps normal, aucun espoir de succès. Si l’arbitrage fut parfois déroutant, il ne doit pas occulter cet état de fait pourtant en amélioration ces dernières semaines. Béziers a fait preuve d’un état d’esprit de tous les instants, victime d’un contrecoup physique évident après l’éclat d’Aimé-Giral, ainsi que des séquences entre avants et trois-quarts qui méritent les éloges. Si l’ASBH doit s’installer définitivement dans les 6, elle devra canaliser cette générosité pour s’offrir un printemps coloré..
Rémy RUGIERO
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