Après la piteuse défaite contre Colomiers, dans le contenu et les attitudes, les Rouge et Bleu ont démarré ce bloc dans la difficulté. Prémices d’un groupe vivotant sur des acquis qui paraissent bien lointains, avec une conquête apparue défaillante et une incapacité chronique d’installer un rythme tout en subissant les éléments. De quoi s’interroger sur la suite, même si tout n’est certainement pas à remettre en question. Le déplacement en Isère doit situer les Biterrois. Dans leurs investissements et leurs ambitions, au-delà du résultat.
CONTENU CADUC
La constatation primaire, évidente reste l’amenuisement régulier des intentions héraultaises au fil des semaines. Pourtant prometteuse pendant la période estivale, propice à des envolées dignes de ce nom, l’ASBH ne parvient que trop rarement à trouver l’avancée. Manque de gabarits, technique individuelle en déclin, leadership pas à la hauteur ? Peut-être un équilibre, une justesse à affiner dans l’exécution où trop souvent les Biterrois se sont perdus dans des situations trop gourmandes au détriment du score. Les joueurs n’étaient pas forcément surpris d’un tel dénouement. La sanction était proche, menaçante depuis plusieurs journées. Un mal récurrent, où saborder une belle série qui devient mécanique à Béziers. Le non-match face aux Columérins est caractéristique à plus d’un titre d’une nonchalance redoutable. Les Rouge et Bleu aiment à se faire peur, lorsque ce sentiment leur est étranger, ils deviennent vulnérables. Et les occasions se multiplient, qui ne datent pas d’aujourd’hui. Il serait toutefois réducteur d’accorder ces maux à la seule dimension mentale, aussi importante soit t’elle. L’argument de la conquête directe n’était plus valable vendredi dernier, au grand dam des supporters. Sans fondamentaux, l’ASBH est une proie facile, sans ressources pour pallier à la moindre reculade, à la contrainte permanente.
Quelles solutions s’offrent au staff biterrois, ont-ils les moyens d’inverser une tendance qui se profile à la vue d’un bloc ténébreux par sa durée ? Certains éléments de la troupe n’ont pas donné satisfaction, logique dans une vie de groupe au tumulte d’une saison harassante à souhait. Mais par quels leviers David Aucagne et ses adjoints peuvent-ils piquer un groupe qui fut en léthargie face à la menace Columérine vendredi dernier. La situation est loin d’être périlleuse, Béziers est calé en milieu de tableau avec un match en retard, possédant la meilleure défense du championnat, ayant montré à plusieurs reprises une capacité de contre évidente. Mais un potentiel scénario se dessine avec un déplacement chez le leader Grenoblois, un duel déséquilibré auprès des bookmakers certainement, un voyage risqué qui pourrait faire basculer sèchement les Biterrois en seconde partie de classement avec les inquiétudes de circonstances. Croisée des chemins, tournant d’une compétition infernale, Béziers doit réagir afin déjà de se rassurer. David Aucagne ne fut pas tendre avec son groupe, blâmant « un manque d’investissement » pas à la hauteur selon ses propres termes. Gênant pour une formation rompue aux joutes du ProD2 depuis une décennie. Le capitaine Jonathan Best a confirmé ces derniers propos, en fustigeant ses propres prestations tout en remettant les responsabilités de chacun devant le fait accompli. En un mot, modifier les attitudes et s’envoyer, fermez le ban.
PRÉVENIR PLUTÔT QUE GUÉRIR
Voilà dans quel contexte se déplace Béziers à Grenoble, une destination compliquée puisque l’ASBH ne s’est plus imposée sur le terrain du FCG depuis l’ère Elissalde et un fameux ballon porté victorieux concrétisé par Federico Todeschini à la dernière minute. Une autre époque. Le deal semble clair, sans discipline les Rouge et Bleu n’existeront pas face à l’efficacité au pied d’un certain Gaëtan Germain, ou de l’appétit d’Enzo Selponi auprès de la ligne d’avantage. Un secteur trop pénalisant, stigmatisé par David Aucagne s’offusquant de gestes répréhensibles à son goût. Limiter les errements, assurer les sorties de camp avec précisions, retrouver de la marge sur les phases statiques sera un préalable à toute évolution. La jeune charnière alignée a les moyens d’instaurer un style pertinent. Gageons que le XV titulaire ainsi que le banc de touche, s’approprieront les consignes à la lettre. Assurément moins portées vers les extérieurs, mais qui n’interdiront aucune initiative. L’ASBH peut se relancer par le haut, face à des Isérois redoutables au Stade des Alpes, mais vaincus lors de la première journée inaugurale par … Colomiers. Un combat se gagne sur des certitudes et un caractère irréprochable, une éventuelle démonstration que les Rouge et Bleu auront souhaitons-le appris dans l’épreuve..
Rémy RUGIERO