Chronique de la Rambarde : l’ASBH, club en sursis ?

08/05/2021

Quand vous avez la chance d’être présent en tribunes, de suivre presque au quotidien, d’interagir avec les principaux acteurs, vous vous sentez privilégiés. Face à la crise sanitaire usante et sans fin que nous traversons, c’est un luxe. Mais hier soir, la tristesse était profonde, au-delà de l’énième déception du résultat et du contenu face à Mont-de-Marsan. Si nous posons volontairement la question d’un club en sursis, c’est que la majorité des Biterrois ont pris conscience du danger qui guette. Sauf si vous avez des œillères, épilogue.

TIMING INCOMPRÉHENSIBLE

Si Béziers a concédé une septième défaite à domicile face à Mont-de-Marsan, presque un épiphénomène tant cette fin de saison est cauchemardesque sur bien des aspects, il convient d’aller chercher peut-être plus loin les causes d’une chute brutale. Sur le plan sportif, l’ASBH vacille sur de nombreux points. Qu’on vous bassine avec l’été dernier, ses soubresauts et ses turpitudes, cela n’est plus entendable. Le groupe a su s’extirper de l’enfer qu’il lui était promis, à coups de victoires notables comme à Perpignan ou Montauban pour les plus grands faits. L’éclosion de nombreux jeunes est une fierté évidente, heureuse. Certains cadres ayant effectué le job. Mais cela ne devrait pas masquer d’autres problèmes de fond, latents voire persistants. Relâchement coupable ces dernières semaines, stratégie aléatoire sur la conduite de match, possession sans fin et stérile, ce sont les marqueurs visibles de Rouge et Bleu aux abois voire perdus dans leur rugby. Face aux Montois, venus chercher le maintien, et encore on aura connu plus forte opposition, les Biterrois ont répété à l’envie ces atermoiements. Pourtant le discours se voulait positif, valoriser les partants, finir sur une bonne note à Raoul-Barrière, casser une spirale déficitaire. Raté. Qu’on nous dise que l’usure est palpable est une chose, pourtant le temps des prolongations de contrats, et justifier cette confiance mise en place devrait être à minima sur le terrain. Mais l’implication et son curseur n’y étaient pas, nous y reviendrons plus tard.

Le club n’est pas un exemple en terme de communication. Depuis de nombreuses années, il semble toujours aussi fastidieux ou bien vécu comme une contrainte, d’exprimer les choses et connecter avec le supporter. Même si parfois une certaine volonté fut tentée que diable. Prenons un exemple concret. La mise à l’écart de David Aucagne, confiné au simple rôle de manager. Comment expliquer une telle décision, si ce n’est qu’elle répond à une demande ? Laquelle ? Des joueurs ? N’oubliez pas que ce sont eux les décideurs et faiseurs de bon ou mauvais temps. Ici comme ailleurs. Pierre Caillet, longtemps dans les tuyaux pour le poste de numéro 1, fut intronisé. Pourquoi cette précipitation alors que le club finissait paisiblement une fin d’exercice sans accroc majeur. Timing donc incompréhensible à bien des égards. Et pour des premiers résultats assez médiocres. Les coulisses et ses directives affluent de nombreuses rumeurs diverses et variées. Vous êtes à Béziers, l’OM du rugby, et quand vous donnez de l’importance à certaines personnes, les discours et les éléments de langage sont toujours aussi bien rodés. Vindicatif ? Non, assurément, et nous ferons un point précis en tirant un bilan honnête et concis, quand le club se porte bien tout comme les attentes sont illusoires. Passé cet argumentaire nécessaire pour expliquer le contexte actuel, sportivement l’ASBH sombre doucement. Et qu’on se le dise les résultats d’aujourd’hui préparent ceux de demain. Question d’expérience et de vécu.

CONTRADICTION NÉCESSAIRE

Comment retourner la tendance, car le dernier déplacement à Nevers s’apparente à un dernier galop sans importance, dans lequel nous souhaitons une visibilité supplémentaire à nos espoirs, sachant que cette catégorie dispute une phase finale également. Le staff va encore évoluer, Pierre Caillet souhaitant mettre en place des hommes qu’il connaît. Tout cela mérite des explications claires, des précisions nettes sur la conduite à venir et les objectifs à tenir. Si le recrutement bat son plein, tiens on parle du recrutement du seconde ligne de Mont-de-Marsan Thibaud Rey, qui viendrait s’ajouter au retour de Charly Malié, Lionel Beauxis et consorts, on s’interroge encore sur les futures arrivées au sein des avants. Un axe de travail important, car vieillissant, peu renouvelé, qui demandera des renforts au sein d’une première ligne qui n’incite guère à la quiétude tant les problèmes en mêlée fermée furent récurrents. Le contexte n’est pas florissant et on s’en excuserait presque. Mais voir Béziers envisager une potentielle 14 ème place à l’issue du championnat est tout sauf sexy. Que chacun prenne ses responsabilités, que chacun reste à sa place, ce club est beau avec ses magnifiques supporters. Et après toutes ces considérations, à l’heure où quelques têtes brulées cherchent la division et l’opacité, pensons à ces jeunes futurs garants de l’avenir Rouge et Bleu. Les Espeut, Courtaud, Uruty, Bringuier, Lalevée, Delaye, Vuillecard, Lemardelet et Zénon. Merci d’avance pour eux, merci d’avance pour l’institution plus forte que tout qu’on se le dise.

Rémy RUGIERO