12 journées de ProD2 se sont déjà écoulées. Alors que le mois de décembre arrive avec la fin de la phase aller et le début des matches retours, que faut-il retenir de ce premier tiers de championnat. Des résultats au classement, en passant par quelques chiffres et un retour historique, bilan.
A croire que cette équipe n’est en mesure de se révéler qu’une fois au pied du mur, et qu’elle n’aime pas avoir la tâche trop facile. L’ASBH, c’est tout un paradoxe. Infranchissable à domicile depuis un an mais incapable de se laisser prendre au jeu de la victoire lorsqu’il s’agit de jouer en dehors de La Méditerranée (ou du Parc des Sports et de l’Amitié). L’adage dit qu’en ProD2, rester invaincu chez soi et être souverain en conquête suffit au maintien. Aujourd’hui, et à ce stade de la compétition, la recette permet d’être au coeur du ventre mou, ni totalement détaché de la course à la qualification, ni totalement éloigné de la deuxième partie du tableau. Preuve en est, les neuf premières équipes ont gardé leur pelouse inviolée.
BEZIERS, MEILLEURE DÉFENSE DU BLOC
Alors, comment faire la bascule vers ces six premières places pour s’offrir un peu de rabais les beaux jours venus ? En allant grapiller une victoire à l’extérieur. Comme toutes les équipes qui composent à l’heure actuelle les prochaines phases finales – Nevers, Oyonnax et Bayonne ayant même déjà réussi coup double -, chose que Béziers n’est toujours pas parvenu à réussir. Et dieu sait que pourtant, ce n’est pas faute d’avoir été en mesure de repartir les valises pleines de points… pour le classement, deux fois de suite qui plus est !
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Les Biterrois ont flanché, à deux reprises, n’engrangeant que deux points à Vannes et Aix, alors que huit leur tendaient les bras. Deux succès, envolés, qui s’étaient construits sur une défense de fer, véritable satisfaction de ce troisième bloc de matches côté Rouge et Bleu. Seuls trois petits essais ont été encaissés en quatre rencontres… pour un seul à l’extérieur ! Quand on sait que l’ASBH repartait, en moyenne, avec près de 35 pts dans la musette de ses quatre premiers déplacements, il y a de quoi être frustré ! Encore plus rageant ? Béziers est la meilleure défense de ProD2 sur ce dernier bloc de 4 matches. Les joueurs de David Aucagne et David Gérard ont concédé deux fois moins de points que sur les deux précédents blocs (109 pts encaissés, puis 101). Et avec le faible nombre de points encaissés, difficile de dégager certaines périodes de matches où les Rouge et Bleu auraient tendance à flancher.
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Si les Biterrois ont été plus assidus défensivement, ils n’en ont pas été moins efficaces en attaque. Et, chiffre surprenant, autant de points ont été inscrits lors de ce troisième bloc que lors du précédent : 88 ! Mais à y regarder de plus près, la configuration n’est pas la même, mais quasi-similaire au premier bloc de la saison : 6 essais et 14 pénalités, auxquelles il faut ajouter les deux drops de Thibauld Suchier. Depuis fin octobre, les Biterrois semblent avoir ajouté une dose de pragmatisme dans leur rugby, ayant inscrit presque trois fois plus de pénalités que lors du précédent bloc.
UN QUART DE LA FEUILLE DE MATCH AVEC DES RECRUES
Invaincu à domicile, jamais victorieux à l’extérieur, un goal-average quasi nul et une place en milieu de tableau… ce premier tiers de championnat semble quelconque pour Béziers. Digne d’une équipe sans réelle ambition, avec assez de force et de maîtrise pour rapidement acquérir son maintien, mais sans ce supplément d’âme pour pimenter sa saison. Il faut dire que David Aucagne et David Gérard ont dû reconstruire un groupe à l’intersaison. Après trois mois de compétition, les chiffres attestent que les recrues n’étaient pas de simples second couteaux.
En moyenne, le staff aligne quatre joueurs arrivés cet été dans le XV de départ et deux sur le banc des remplaçants. Il serait réducteur de croire, à la lecture de ces chiffres, que l’ossature a été conservée. Car si c’est malgré tout le cas chez les avants, avec de belles plus-values comme Kelly Meafua, la refonte quasi complète de la charnière a été le principal chantier du début de saison. Et l’est encore. Difficile pour Arnaud Pic, Charly Trussardi et Sam Katz de venir remplacer trois joueurs qui permettaient la saison dernière aux « Davids » de voyager avec deux charnières titulaires.
UNE PROD2 À LA CONFIGURATION INEDITE
Pour autant, faut-il s’inquiéter du début de saison de l’ASBH ? Evidemment, non, même si beaucoup d’interrogations résonnent en écho dans les travées de la Méditerranée. Est-il nécessaire de rappeler au supporteur Rouge et Bleu son passé ? Un constat historique s’impose pour nuancer les propos inquiets, tenus ci-et-là. Avoir 28 points au compteur après 12 matches équivaut au deuxième meilleur début de saison des Biterrois depuis la remontée en 2011. Le plus abouti ? C’était 2015-2016 : Béziers était 3e… mais a terminé la saison frustré au possible, venant mourir à un petit point de la qualification. Et inutile de refaire le film de la saison dernière. Alors, tenons-nous en à la formule : rien ne sert de courir, il suffit de partir à point.
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Une maxime valable d’année en année, à la nuance que la ProD2 s’est densifiée. Indéniablement. Un groupe de six équipes s’est déjà (presque) détaché en haut du classement avec une homogénéité nouvelle : seuls trois points séparent Brive (1er) de Carcassonne (6e). En revanche, les Audois ont déjà cinq points d’avance sur Angoulême et Béziers. Si les positions ne sont pas encore totalement figées, l’ASBH va devoir passer la seconde d’ici la fin du mois de décembre pour ne pas être détachée du wagon de tête. Et espérer être plus qu’une « petite équipe de moitié de tableau qui va jouer le maintien ».
Maxime GIL