Traverser l’autoroute A75 pour rallier le Cantal est toujours une référence au cœur de l’hiver, dans un contexte où les conditions climatiques furent houleuses et les intentions du côté des Héraultais tombées aux oubliettes. Un véritable traquenard dans lequel les Biterrois ont sombré offensivement. De mémoire, un retour à ce problème pas si lointain qui interpellait déjà sur les prestations globales. Béziers éprouve d’énormes difficultés dans la concrétisation. Explications.
BÉZIERS, 10 ÉME ATTAQUE DU CHAMPIONNAT
Le constat était limpide après la rencontre face à Aurillac, les Rouge et Bleu étaient perdus, désemparant de stérilité face à des Cantaliens recroquevillés et habiles sur les zones de confrontation. Si les conditions de jeu sont les mêmes pour les 30 acteurs au coup d’envoi, force est de constater que les Biterrois n’ont jamais trouvé la faille malgré de nombreuses séquences à quelques encablures de la ligne. De là à tout remettre en question ? Non bien sûr, mais il est utile de s’interroger sur ce mal récurrent et perceptible dans l’animation offensive de l’ASBH depuis le début de la saison. Cette forme de lisibilité qui trahit l’organisation globale, épiée par la concurrence semble marque le pas. La prédominance physique du centre du terrain symbolisée par le duo véloce, mais pas toujours inspiré du duo Savenaca Rawaca-Jordan Puletua, les ailiers occultés ou presque des lancements de jeu, la charnière ne s’accordant pas toujours sur le même tempo. Réducteur ? Certainement, car nul n’est étranger au fait de s’adapter à l’adversité et d’y proposer des garçons dévolus aux qualités de l’opposition. Mais les chiffres parlent, l’ASBH n’est située qu’en 10 ème position en terme offensif, un bilan en demi-teinte avec seulement 34 essais inscrits en 20 rencontres. Suffisant pour un prétendant à la qualification ? En tout cas, Béziers ne pourra toujours s’appuyer sur sa défense qui la caractérise depuis de nombreuses semaines. De ce côté-là, l’exigence est de mise sur toutes les lignes, signe d’un état d’esprit à la hauteur.
Cette défaite à Jean-Alric n’oblige en rien à revoir le système offensif. Mais les choix stratégiques et les attitudes ont facilité la tâche des locaux, bien heureux de voir la perdition de l’ASBH dans ses possessions interminables. En clair, l’impression que sur cette journée ventée et glaciale chez les Cantaliens, Béziers n’était pas dans des dispositions adéquates. Décimés en 3 ème ligne, manquant aussi de lien entre avant et trois-quarts, loin d’être au diapason, les Biterrois furent à l’opposé des dernières prestations hors de leurs bases. Une coupure qui aura certainement coupé l’élan après le prestigieux succès face à Brive, des postes-clés alternant le courant alternatif dans les choix et l’orientation. Vous aurez les ingrédients d’une partie sans saveurs. De quoi être vigilant pour la suite, dans ce marathon qui n’autorise presque aucun relâchement. Sans oublier le parcours remarquable des Rouge et Bleu depuis le début de l’exercice. Sans renier que la pelouse était un véritable bourbier pour s’exprimer… malgré que les Aurillacois soient parvenus à créer des offensives gagnantes à 3 reprises. Et quelques décisions regrettables sur les actions décisives. C’était pour la forme. Car malgré tout le fond n’était pas au rendez-vous et c’est sur ces échecs que Béziers progressera collectivement. L’ASBH a toujours rebondi généralement et le capitaine d’un jour Macro Pinto-Ferrer en était persuadé dans le couloir des vestiaires.
LA MENACE COLUMÉRINE
On exagère à peine, mais la venue de Colomiers doit mettre le curseur sur une concentration maximale et une préparation de tous les instants. S’éveiller d’une forme de répit intellectuel et se dire que tout ira mieux la semaine prochaine ne s’effectue pas en un seul claquement de doigts. L’ensemble du staff l’a prouvé à maintes reprises, sachant varier ses prérogatives et mettre son groupe sur le droit chemin. Colomiers sera le match-piège par excellence. Les Héraultais auront toujours des absences notables, amoindrissant la capacité de franchissement (on pense aux blessures de Tyrone Viiga et Kelly Meafua) ainsi qu’à un manque de leadership entrevu dans le Cantal, sans son capitaine Jonathan Best (de retour logiquement vendredi soir) et vice-capitaine Jean-Baptiste Barrère (écarté pour de nombreuses semaines). Des faits de jeu et des conséquences notoires dans la suite de la compétition. Les Haut-Garonnais sont complètement relancés dans la course au maintien, retrouvant leur singularité et décomplexés à l’heure de se rendre au Stade de la Méditerranée. Avant de recevoir Bourg-en-Bresse la semaine suivante à Michel-Bendichou, nul doute que les Columérins n’auront aucune forme de pression à venir déjouer les plans de l’ASBH. D’ici là, les Rouge et Bleu sauront si les 3 points de pénalité infligés par la DNACG seront de retour ou non dans l’escarcelle; on ne peut que souhaiter la réussite envers les dirigeants qui vont lutter dans les couloirs pour défendre les intérêts du club. Suite à cette décision, il sera temps d’évoquer pleinement la réception des Columérins, d’un duel qui pourrait dessiner les contours d’une fin de saison que nous souhaitons palpitante..
Rémy RUGIERO