Après l’acte manqué face aux Biarrots dimanche dernier, plusieurs lectures furent dressées pour expliquer cette défaite qui flirtait avec les Biterrois depuis quelques semaines. Physiquement touchés, fraîcheur mentale balbutiante, profondeur d’effectif insuffisant, organisation offensive trop pauvre. Singulière par la nette domination exprimée par les Basques, Béziers n’a jamais paru en mesure de prendre le destin d’une rencontre dont le résultat complique la suite. Et la route d’une qualification qu’il conviendra d’aller chercher au finish..
BÉZIERS 7 ÈME AU CLASSEMENT BRITANNIQUE
Ce fameux classement dont on parle tant et qui vous donne une photo d’une situation figée si le championnat s’arrêtait demain. Un outil bien utile pour s’apercevoir, qu’outre les conséquences du moment et les déceptions engendrées dimanche dernier, les Rouge et Bleu sont temporairement sortis des qualifiables. La lecture du classement traditionnel vous dira le contraire, mais pourtant les Biterrois n’ont presque plus leur destin entre leurs mains. La défaite douloureuse soit-elle, ne doit pas occulter que l’ASBH n’inscrit aucun bonus. Une pénurie qui pourrait jouer de mauvais tours sur la ligne d’arrivée malgré 15 succès compilés depuis le début de la saison. Sur le contenu, Béziers inquiète dans la gestion et l’utilisation du ballon. Des scènes entrevues à plusieurs reprises, un jeu prévisible qui n’autorise que trop peu de franchissements pour avoir de l’assise. Passées ces considérations qu’il fallait mettre sur la table, Béziers n’aura pas trop le temps de gamberger. Se projeter vers Chanzy et un déplacement qui pourrait être révélateur des dispositions d’un groupe. Le staff a évoqué le fait qu’il était important que chacun se responsabilise et prenne des initiatives, à l’entraînement comme en match. Une façon de s’approprier un contexte qui jusqu’à présent était plutôt favorable.
La force de Béziers reste la défense, collectivement c’est une réussite et l’ensemble de l’effectif s’y retrouve en freinant les ardeurs adverses sur tous les stades. Ce socle validé et fédérateur reste cependant insuffisant pour prétendre à des lendemains joyeux. Les arrières furent la cible des plus grandes critiques, passifs offensivement, délestant des ballons injouables sur des passes impossibles, subissant les impacts, la revanche est attendue avec des garçons capables d’éclats comme Pierre Bérard ou Jérôme Porical. Ce liant qui a semblé distendu face à Biarritz avec une charnière aux abois et perdue dans ses prérogatives. Des avants sur lesquels Béziers s’est reposé à foison depuis le début de la compétition, et qui ne pourront être constamment sur la brèche pour colmater les errements. La cohésion est pourtant là, malgré quelques griefs que le groupe a pu se dire entre quatre yeux pour redorer un blason terni face au BO. Car n’oublions pas le parcours effectué, si l’invincibilité a volé en éclats (depuis Novembre 2017 pour les amnésiques), l’ASBH reste calée dans le trafic. Problème, les Héraultais sur les cinq dernières rencontres se déplaceront à trois reprises. Pour accueillir Provence Rugby et Vannes, un menu copieux qui n’autorisera aucun relâchement coupable.
S’ENLISER OU RÉPLIQUER ?
C’est la question posée auprès des acteurs avant le déplacement en Charente. Un voyage qui n’a jamais réussi aux Biterrois depuis la montée des Angoumoisins. Toujours défaits à Chanzy, l’histoire reste pernicieuse puisque les Charentais étaient les derniers à s’imposer à la Méditerranée avant Biarritz. Un passif assez conséquent, malgré également un souvenir plus heureux avec une victoire bonifiée pour le duo Gerard/Aucagne lors de leur première intronisation au club. Des péripéties donc face au SAXV, terre hostile où seulement Brive est parvenu à lever les bras au coup de sifflet final cette saison. Une occasion de se racheter malgré tout, où Béziers excelle généralement quand il s’agit de relever un défi périlleux. Qui peut dérouter dans l’optique d’une stabilité étrangère dans les prestations. Arnaud Pic relève : « On doit faire preuve de constance sur 80 minutes. Derrière, on est passés à côté face à Biarritz, il faut mettre de l’application. » Et de conclure : « On rejoue vendredi, il faut avancer pour envisager la qualification et se remettre de cet échec. »
David Aucagne a tenté de positiver après ce moment difficile, avec une remise en question nécessaire, obligatoire pour éviter un gâchis. « On a tous une responsabilité et il faut trouver des solutions avec les joueurs. Il y a eu peut-être une scission sur le coup entre nos avants et nos trois-quarts. Nos avants ont beaucoup travaillé et il faut impérativement rééquilibrer notre jeu. Un dosage des tâches et retrouver la fluidité dans nos lancements. » Des mots forts sur une situation donnée et le constat d’un déséquilibre patent sur les lignes, dans l’optique d’un sprint final qui s’annonce toujours appétissant si l’on veut bien croire aux capacités d’orgueil d’une formation qui va disputer son avenir proche parmi les prétendants à la qualification. Après Chanzy, une partie de la réponse sera donnée, place au jeu..
Rémy RUGIERO