Jean-Baptiste Barrère de retour après une blessure qui l’aura tenu éloigné des terrains près de 7 mois
Après la victoire bonifiée face à Dax et une prestation convaincante vendredi dernier, se profile la dernière rencontre d’un bloc annoncé comme intense et qui se soldera, quel que soit le résultat face aux montois, par des enseignements utiles. Si la remontée au classement s’est poursuivie, si le niveau d’exigence est présent en permanence, si le turn-over pratiqué convient au plus grand monde et apporte dans toutes les lignes, les résultats sont implacables. On le répète à l’envie, mais Béziers signe un parcours de qualifiable sur l’année 2017. Dans l’état d’esprit affiché, la conviction démontrée à chaque sortie et le plaisir qui éclate enfin dans ce groupe, plus rien n’est interdit. Et quoi de mieux qu’un déplacement haut de gamme chez une formation montoise considérée parmi les favorites du championnat. L’ASBH sera t’elle encore dans son rôle de trublion de cette fin de compétition ?
JEAN-BAPTISTE BARRÈRE : « ENVIE DE PRENDRE DU PLAISIR AVEC LES COPAINS »
L’euphorie légitime juste après le joli succès acquis face à Dax, la démonstration de force des hommes de David Aucagne et David Gerard, le sentiment d’avoir fourni des efforts à la hauteur de l’événement en l’occurrence l’obtention rapide d’un maintien en point de mire. Le public Rouge et Bleu pouvait féliciter les siens, il venait de vivre la cinquième victoire consécutive à domicile auréolée d’un quatrième bonus offensif. Difficile de faire mieux, en sachant qu’au beau milieu de ce satisfecit général, une victoire à Agen est venue ajouter une plus-value considérable. Un bloc très solide donc qu’il convient de conclure sérieusement. Et c’est dans cette optique que David Gerard a préparé ses troupes : « On a rempli notre mission face à Dax. Maintenant ce déplacement à Mont-de-Marsan ne sera pas galvaudé. Malgré la fatigue accumulée, les corps émoussés, l’envie est bien présente même si on a laissé quelques plumes. Il nous reste un dernier match à disputer avant la fin de ce bloc, faisons le job jusqu’au bout ». La liste de blessés qui commence aussi à s’allonger : « On tient en compte aussi de la réalité actuelle de l’effectif. Le turn-over continue également non pas par défaut mais par choix. Avec David Aucagne, on alignera comme d’habitude la meilleure formation pour faire un résultat dans les Landes » rajoute-t’il. Une composition d’équipe qui comporte le retour d’un certain Jean-Baptiste Barrère :« Je suis très content de retrouver le terrain après quelques mois de galères. Du coup c’est vrai qu’on voit les choses autrement, et c’est un vrai plaisir de rejouer avec mes partenaires ». 7 mois d’absence pour l’un des cadres de la saison dernière, qui meurt d’envie d’en découdre sur le pré. Une véritable recrue en quelque sorte pour ce sprint final. 45 minutes avec les espoirs la semaine dernière à Brive pour le flanker, suffisant pour les sensations :« Les conditions étaient très difficiles, le terrain boueux. Sur les premières minutes c’était compliqué, après je me suis relâché, les appuis étaient bons et tout s’est bien passé ». Une troisième ligne Barrère-Best-Massot alignée pour le coup, qui promet beaucoup afin de perturber l’initiative montoise.
Le retour aussi de plusieurs joueurs dont Sébastien Max qui en a terminé avec ses soucis musculaires. Le centre biterrois avide lui aussi de croiser le fer avec Mont-de-Marsan. Le souvenir fâcheux d’un match aller douloureux mêlé à un grand sentiment d’impuissance à l’époque. « C’était rageant en effet. On les tenait un long moment et on n’a pas su conserver notre avance. Les montois jouent le haut du tableau chaque saison. Il y a beaucoup d’individualités derrière qui peuvent mettre un danger permanent. Soyons disciplinés un maximum pour éviter de s’exposer et leur donner des munitions ». Comme ses coéquipiers, il estime que l’état d’esprit actuel permet d’afficher une certaine sérénité :« Les victoires aident forcément. Au niveau rugbystique nous ne sommes pas très loin des équipes huppées contrairement à notre classement. On souhaite montrer un autre visage qu’auparavant et pour l’instant ça nous réussit plutôt bien ». Comme un vent de révolte qui souffle sur l’ASBH, parmi les joueurs qui se tirent la bourre volontiers, le tout cuisiné par un staff qui s’est parfaitement adapté à la situation. « Le plaisir est prédominant » indique David Gerard. « Toute la semaine à l’entraînement c’était le leitmotiv. Après attention, quand on focalise sur le plaisir on a tendance à oublier le combat. Et le combat ne fait pas toujours plaisir. Si à Mont-de-Marsan, on met pas le combat dans notre jeu, on ne prendra aucun plaisir et on se fera marcher dessus. La réalité est que les landais ont une ambition autre que la nôtre. Quant à nous, l’épée de Damoclès est toujours au-dessus de nos têtes, nous ne sommes pas encore à l’abri et si l’occasion se présente pour prendre des points, nous n’allons pas nous gêner ».Pas de récompense sans labeur. L’essence même d’un rugby volontairement tourné sur la conservation, la cohésion d’ensemble et une solidarité sans faille. Les 28 points inscrits en 9 rencontres y trouvent un écho certain et incontestable.
LE CHOIX DES CERTITUDES
L’adversaire n’est pas un inconnu dans le championnat sans faire allusion à son histoire dorée et ses multiples joueurs dont le club landais a fabriqué. C’est une formation redoutable, orchestrée par un duo David Auradou/Christophe Laussucq accomplissant un travail admirable depuis 4 saisons. Régulièrement qualifiés en fin de compétition, leur point fort est d’emmener le groupe crescendo au fur et à mesure des journées, pour terminer en trombe et faire revivre au public montois des grands moments. Il n’est pas inutile de remémorer que Mont-de-Marsan avait raté le Top 14 il y a deux saisons à une transformation en coin ratée de peu. Cela tient parfois à peu de choses selon comme le destin vous sourit mais depuis, dans un relatif confort, ces montois sont toujours présents et forcent le respect. D’ailleurs, au match aller ils n’avaient pas eu besoin de forcer le talent face à une équipe biterroise soporifique, troublée et mal dans ses pompes. Que de chemin parcouru depuis, mais cela permet de prendre en considération l’étendue des qualités intrinsèques des Jaune et Noir qui pourraient coiffer au final tout le monde sur la ligne d’arrivée. Seul Agen est parvenu à s’imposer à Guy-Boniface en toute fin de rencontre. Confortablement installés en haut de l’affiche, les abeilles montoises voudront confirmer le dernier succès acquis à la maison face à Vannes non sans la moindre crainte envers une équipe héraultaise qui se rendra dans le Sud-Ouest sans complexes. Thimotée Lafon, pilier gauche de l’ASBH juge cette équipe :« Ils sont habitués aux phases finales et, c’est un très bon club de ProD2. C’est un groupe qui se connaît bien, depuis longtemps. Il nous attend un gros combat avec notamment leur alignement qui est l’un des meilleurs du championnat ». Assurément un gros défi ce vendredi soir pour les avants :« Leur conquête est très bonne. Maintenant, nous avons bien préparés cette rencontre et la défaite sur la phase aller est un mauvais souvenir, car elle faisait parti des matchs qu’on ne devait pas perdre ». La motivation semble toute trouvée pour faire bonne figure et tenter d’appliquer les certitudes entrevues dernièrement.
Voilà de bonnes raisons d’effectuer ce déplacement sans d’autres raisons néfastes, qui viendraient polluer le moindre espoir naissant d’une ASBH en net progrès, peut-être affaiblie par une infirmerie qui commence à se garnir et une usure à géométrie variable qui commence par sévir. Mais le point singulier de cette nouvelle histoire qui va s’écrire du côté de Guy-Boniface, c’est que les 23 noms couchés sur la feuille de match n’en ont que faire. Beaucoup de retours après une longue disette pour certains, le mot « faim » qui nous est souvent revenu dans les échos pour bien démontrer l’implication et la soif d’en découdre, et l’envie générale de perpétuer ce sentiment général que qu’elle que soit l’issue finale, aucun regret ne doit transparaître au coup de siffler final. Plus que des paroles, des actes fondateurs qui font leurs preuves et qui doivent permettre de s’éloigner au plus vite de la zone rouge. La fatigue mentale elle est là, ne cherchez pas plus loin, insidieuse qu’on le veuille ou non, tel un couperet incessant qui viendrait sanctionner le moindre écart. Et parce que dans ce championnat homogène, déroutant et parfois complexe tout est permis ou presque, on ne peut compter que sur soi. Béziers ne jouera pas sa fin de saison dans les Landes. Qu’importe, par principe et pour enfin amener une certaine régularité qui parfois faisait défaut, l’ASBH dot jouer son rugby. Pour soulever la crainte de l’adversaire, palpable à de nombreuses reprises. Demandez à Oyonnax et Biarritz ce qu’ils pensent du Béziers version 2017. Pas à sa place, qualités indéniables, arguments pour se hisser dans d’autres sphères. Un réveil tardif pour certains, bienvenue pour d’autres, mais qui dans le cadre d’une excursion en terre landaise, doit permettre à tout une formation de s’affirmer pleinement pour préparer la suite. Avec du plaisir c’est une nécessité. Ainsi que du combat faisons-leur confiance bien entendu..
Rémy RUGIERO