L’ASBH située à la 7 ème position avant la réception de Grenoble
Titre forcément évocateur. Pour cette phase retour qui débute ce soir face au FC Grenoble à la Méditerranée, l’ASBH reçoit pour la seconde fois consécutivement dans son antre, l’un des cadors du championnat et ses ambitions affirmées de remontée en Top14. La victoire sur le fil face à de tenaces columérins, permet aux biterrois de s’installer un peu plus dans la première partie du classement. L’équilibre est toujours fragile, dans cette compétition aux exigences permanentes et face à des écuries toujours plus redoutables. Mais cette conviction affichée en fin de rencontre face à Colomiers doit être certainement l’occasion de franchir un palier. Des virages pourtant bien amorcés ont connu de virulentes sorties de route c’est incontestable. Et si Béziers arrivait enfin à maturité ?
GRENOBLE VEUT RETROUVER LA LUMIÈRE
Pas le temps d’apprécier à sa juste valeur, le succès obtenu face aux banlieusards toulousains, qu’il faut déjà basculer vers le prochain affrontement. Et pourtant, cet effort collectif pour rafler la mise dans les dernières minutes, était tout sauf anodin. Si le contenu fut perfectible, si le doute a parfois envahit les tribunes, la solidarité employée à l’image du voyage à Massy, aura procuré un joli dénouement. Et embrayer une suite fédératrice allez savoir. Par le passé, lors de la victoire obtenue face à l’USAP suivie de celle à Nevers, les espoirs étaient permis. On connaît la suite, moins fringante plongeant le club dans la sinistrose. Depuis le navire s’est redressé, fallait-il quasiment toucher le fond pour rameuter l’équipage et sauver la flotte. Un troisième succès consécutif qui n’autorise aucun relâchement. La manière n’étant pas la priorité, c’est bel et bien en terme d’engagement et de cohésion que l’ASBH s’est retrouvée. Suffisant pour enclencher une foutue dynamique, celle qui vous pose un lapin parfois sans détour. Ce soir, les hommes de David Aucagne et David Gerard sont à la croisée des chemins. Aucun écart n’est irrémédiable, que ce soit vers les étoiles ou la disgracieuse zone rouge. Mais la réception de Grenoble pourrait être l’occasion d’affirmer un potentiel. Et de s’inviter in fine au bal des élèves studieux.
Les Isérois arrivent dans l’Hérault avec la ferme intention d’en découdre. En souhaitant ardemment conclure 2017 sur une belle note. Le dauphin de Montauban aspire à la remontée immédiate. Doté d’un effectif de grande qualité, savant mélange d’expérimentés et de jeunesse douée et triomphante. Le FCG l’a d’ailleurs confirmé très tôt dans la saison, avec de multiples prestations réussies dont la dernière face à Colomiers au Stade des Alpes (58/23). Stéphane Glas et Dewald Senekal ont pour mission d’obtenir la promotion à l’étage supérieur. Un budget confortable et une ferveur populaire autorisent largement cette ambition naturellement légitime. Depuis le début de la compétition, les grenoblois s’exportent très correctement, 3 succès sur les terres dacquoise, bayonnaise et carcassonnaise sont scellés pour en témoigner. Cette jeunesse dont on évoquait l’importance, à l’heure où les Jiffs sont devenus inévitables voire évidents. Ce vent de fraîcheur pour Grenoble symbolisé par des noms tels que Berruyer, Capelli, Guillemin et le feu follet Cordin. Peu importe le statut, chacun y trouve sa place et l’occasion de prendre du temps de jeu afin d’exprimer son talent. C’est cette force déjà palpable au match aller (victoire des locaux 33/23) dont il faudra se méfier du côté des Rouge et Bleu. Le danger sera permanent qu’on se le dise.
TORDRE LE DESTIN
Le décor planté, les arguments des uns et des autres mis sur la table, on peut admettre sans contestation que cette confrontation représente une réelle affiche. Rappelons que Béziers a disputé sa dernière rencontre dimanche dernier, et a bénéficié de 48 heures de moins de préparation et donc de récupération. Pourtant, cette donnée n’a jamais profité à l’ASBH cette saison. Chaque fois que Béziers a croisé la route d’une formation ayant disputé son match le dimanche, les héraultais ont mordu la poussière (face à Narbonne, Mont-de-Marsan et Angoulême). Un prétexte que personne n’utilisera du côté biterrois, d’autant que l’infirmerie se vide en conséquence. Et les choix devenus cornéliens, un luxe à cette époque du championnat si l’on excepte le poste de pilier droit meurtri. L’alignement biterrois doit retrouver son rythme de croisière perdu depuis le match à Sapiac. Si le secteur de la mêlée fermée a retrouvé des garanties la semaine dernière, il est utile de signaler que les grenoblois en difficulté également face aux angoumoisins voudront également se racheter. Le FCG possède de solides gabarits pour illustrer et mettre en place un jeu offensif brillant. On n’est pas sur le podium des meilleures attaques par hasard (449 points inscrits, plus de 3 essais de moyenne par rencontre). Que pourront offrir les biterrois pour contrarier la mécanique grenobloise ?
La phase aller a démontré à plusieurs reprises, une certaine capacité à tenir le ballon, une façon d’infliger de très longues séquences large-large. Pour appliquer ce jeu, les fondamentaux doivent être impeccables. Pas de ballon, pas de jeu. Pas de conservation, pas d’espaces. Et l’indiscipline dans les têtes, toujours aussi prononcée qui en terme de cartons affole les compteurs. Un mal récurrent pour les visiteurs aussi, à la recherche de solutions pour ne pas tomber dans l’excès. Béziers y était parvenu à Massy. Dans un contexte pas forcément favorable, les Rouge et Bleu avaient su trouver la parade. La démonstration que la formation du bord de l’Orb est capable de soutenir la comparaison. Les joueurs se refusant à regarder le classement dans la semaine, et se concentrant sur les étapes les unes après les autres. Une façon de retenir quelques leçons du passé, toutes récentes pour certaines, de tordre le cou à un destin parfois cruel et d’envisager une fin 2017 sympathique. Une occasion d’aller encourager les siens au stade, le prochain RDV étant face à Biarritz dans un gros mois à la maison. Et de porter l’ASBH dans ce duel qui s’annonce épique mais pas impossible.
Rémy RUGIERO