Tout fraîchement diplômé grâce à sa réussite au DES obligatoire pour exercer pleinement dans le rugby professionnel, David Gerard revient sur le précieux succès à Biarritz en terre Basque et donne ses impressions sur la venue du leader Nivernais jeudi soir à 20h45 au stade de la Méditerranée. En glissant également un appel aux supporters pour le dernier RDV à domicile avant la trêve des confiseurs.
⇒ La préparation plutôt écourtée avec le match se déroulant un jeudi soir, mais peut-être plus aisée dans un contexte euphorique après la victoire à Biarritz ?
On a essayé d’être précis car c’est effectivement une semaine courte, en mettant de la bonne humeur pour digérer le match face à Biarritz. Mais la réalité nous est vite revenue quand nous avions visionné les vidéos sur Nevers. L’euphorie est vite retombée pour justement retrouver cette précision, mais nous sommes très impatients d’en découdre pour réceptionner un très gros client.
⇒ Nevers possède des atouts pour tutoyer les sommets, comment s’expriment ses principaux arguments sur le terrain ?
C’est l’équipe la plus complète, devant ils sont très massifs en conquête, alliant puissance et maîtrise. Ils ont des individualités majeures comme l’inévitable Raisuqe capable de gagner un match quasiment à lui tout seul. Nous avons plutôt un collectif à proposer pour rivaliser face à un effectif conséquent et qui démontre à chacune de ses sorties qu’ils sont armés pour viser la montée en Top14.
⇒ Le collectif est-il en train de se mettre définitivement en place pour l’ASBH ?
Pendant des mois on s’est fait tirer dessus à boulets rouges alors que nous avions changé un tiers de l’effectif. Certains pensaient qu’on pouvaient poursuivre la fin de saison dernière sans sourciller alors que nous devions presque tout reconstruire. Pour exemple, Nevers a mis deux ans à être cohérent avec des moyens importants. De notre côté on travaille aussi pour y arriver, il faut se donner le temps. Nous sommes dans le coup au classement, c’était un véritable exploit d’aller gagner à Biarritz, donc pour continuer d’avancer il faut à tout prix éviter le moindre faux-pas à domicile.
« TROUVER L’ÉQUILIBRE POUR CONTRER NEVERS »
⇒ La conquête directe est un atout important des Rouge et Bleu, à quoi peut-on attribuer cette trajectoire positive ?
Une prise de conscience globale et la confiance qui va avec. On s’étaient perdus en touche à Vannes et Aix notamment, mais au-delà de ces difficultés, je n’avais rien à reprocher aux gars dans l’investissement. Il y a un coup de moins bien, ça peut arriver à tout le monde, on a repris le cours des choses en simplifiant notre jeu en y mettant un peu plus de rapidité. On a retrouvé un équilibre, mais n’oublions pas que devant la moitié de l’effectif est très jeune, beaucoup étaient encore en espoirs. Ils sont dans l’apprentissage, donc ils font des choses très bien mais aussi parfois des erreurs, mais du moment qu’on apprend..
⇒ Comment procéder pour éviter aux Nivernais d’alimenter leurs ligne de trois-quart impressionnante sur le papier ?
La défense dans sa totalité, pour éviter de trop reculer à l’impact. Tenter de fermer les couloirs sur Raisuqe, Guilford et autres Naqiri en étant vigilants. Devant il va vraiment falloir faire un bel effort pour mettre dans le confort nos lignes arrières, car la moindre opportunité pour Nevers peut être considérée comme dangereuse. Donc il faut être présents 80 minutes, on a pris un trou d’air à Biarritz de 20 minutes qui auraient pu nous être préjudiciable. On a su relever la tête, mais face à Nevers c’est encore un autre niveau. Si on parvient à enchaîner après Biarritz en 6 jours d’intervalle, ça sera vraiment une superbe performance pour le groupe.
⇒ Un leader qui ne parvient pas forcément à s’exporter avec des succès à Aurillac et Colomiers, de quoi imaginer des failles à exploiter pour vaincre Nevers ?
Ils sont comme tout le monde, à partir du moment où ils défendent beaucoup ils s’exposent à la faute. Ils ont des joueurs de niveau Top14, d’autres de ProD2 mais ils peuvent commettre des erreurs si on parvient à les mettre sous pression. Leur base reste la conquête, en y mettant un gros investissement on pourra rivaliser. En ce moment on a du mal offensivement, on se sépare beaucoup du ballon, donc on va tenter d’imposer des séquences et d’imposer notre jeu.
⇒ Un mot à passer aux supporters pour cette dernière réception de la saison avant la pause de Noel ?
Dans cette période compliquée pour tout le monde, ce qui nous donne du bonheur c’est le rugby qu’on met sur le terrain. Je leur demande de venir prendre ce bonheur avec nous, car nous allons vraiment avoir besoin de leurs encouragements face à Nevers. Qu’on essaye de s’accrocher à ce qui nous rend heureux, et le rugby nous le rend bien en ce moment donc poursuivons ensemble.
Propos recueillis par Rémy RUGIERO.