Jonathan Best et ses coéquipiers, se déplacent à Jean-Alric ce vendredi pour clôturer le bloc
⇒ Quel est votre sentiment avant le déplacement à Jean-Alric pour affronter Aurillac ?
Au-delà de nos 3 victoires à l’extérieur, on a encore besoin de gagner loin de nos bases si l’on veut croire en nos chances pour cette 6 ème place. Le calendrier propose également des confrontations directes entre concurrents, Biarritz-Bayonne et Perpignan-Colomiers notamment qui selon les résultats pourraient ouvrir une fenêtre. Par rapport à tout cela la motivation est présente mais on s’attend à un gros match d’Aurillac qui joue sa survie. Certains membres de l’équipe vont quitter le club et auront certainement comme mission de maintenir Aurillac en ProD2. C’est une formation de caractère, cela ne sera pas un déplacement des plus faciles mais il représente encore un test pour nous.
⇒ Le succès contre le Stade Montois a confirmé un potentiel. L’objectif sera d’éviter une certaine décompression ?
Moralement, je me souviens que nous étions très bien après avoir enchaîné Perpignan et Biarritz dernièrement. Résultat, nous sommes complètement passés au travers à Angoulême. Il va falloir tout faire pour être dans les mêmes dispositions quand nous jouons à la Méditerranée, et l’équipe qui mettre le meilleur contenu empochera la victoire. Si nous nous y rendons avec comme seul objectif de rapporter un bonus défensif, on va droit au mur. Une place qualificative passera par un résultat à Aurillac à mon goût.
⇒ Comment-vous situez-vous par rapport aux Cantaliens ?
Ce qui m’étonne c’est leur classement, j’ai du mal à comprendre leur position car ils proposent un bon rugby en général. Au match aller, ils nous avaient posé beaucoup de problèmes (succès biterrois 31-27). Vu les conditions de jeu annoncées, les fondamentaux vont être déterminants. On s’est rassurés sur ces secteurs face à Mont-de-Marsan. Rien de nouveau dans un match de ProD2, où les ingrédients sont similaires à chaque rencontre pour remporter la mise. Si la neige est présente, les Aurillacois auront l’habitude, moi aussi en tant qu’ancien Grenoblois ce qui n’est pas forcément le cas de tous mes partenaires. Donc nous sommes très méfiants sur le contexte hostile qui nous sera proposé pour ce déplacement.
⇒ 48h de récupération en moins, une donnée importante avant la rencontre. Pourtant vous aviez bien géré cette situation, notamment sur la double réception Colomiers-Grenoble ?
Évidemment que la récupération sera un enjeu pour bien figurer, mais nous sommes plutôt en confiance et cela devrait permettre de prendre conscience de nos capacités. Serons-nous en mesure de les battre je ne sais pas mais ce qui est certain c’est que nous avions tous envie de passer derrière une bonne semaine de repos. La dernière fois, cela s’était mal passé avec l’exemple de Vannes et les vacances furent compliquées. J’espère que l’on sera en mesure de gommer nos deux prestations à l’extérieur celle de Vannes donc et d’Angoulême, ou nous avions encaissé près de 70 points au total. Pour moi c’était inadmissible et en tant que capitaine je ne peux pas tolérer ces comportements. On doit être motivés toutes les semaines quel que soit l’adversaire, l’envie de gagner doit être permanente quand on enfile le maillot de Béziers.
⇒ Vous avez glissé en seconde ligne depuis quelques rencontres (face à Perpignan à Aimé-Giral), un poste qui semble vous convenir ?
Le problème a été la blessure de Mathias Marie, et c’est le seul spécialiste en 4 avec Lua Lokotui car nous n’avons que des profils de 5 dans l’effectif parmi mes coéquipiers plutôt massifs et pousseurs sur les mêlées. Je dépanne comme j’ai pu le faire très longtemps à Grenoble, après c’est peut-être un atout pour le staff d’avoir quatre 3 èmes lignes sur le terrain et d’être plus efficient sur le jeu au sol et les rucks, ralentir le jeu comme nous l’avions fait face aux Montois. Maintenant je pense qu’aujourd’hui, on demande le même travail à ces deux postes, d’autres formations utilisent également cette option. Je n’ai aucun soucis avec cette particularité, tant que l’équipe gagne et que je joue 4,6,7 ou numéro 19, le plus important c’est qu’on avance que je sois sur le pré ou non.
« REMISE EN QUESTION PERMANENTE »
⇒ Les victoires à Massy et Perpignan sont le fait d’une indiscipline maîtrisée. Un nouveau test pour l’équipe qui cette saison pêche particulièrement dans ce secteur ?
Quand on connaît les buteurs que possèdent les Aurillacois, avec Maxime Petitjean qu’on ne présente plus et la relève avec le jeune Joris Segonds très talentueux dans ce registre qui a effectué un grand match aux tirs aux buts face à Angoulême; comme tous les matchs à l’extérieur c’est la principale clé pour exister. On ne peut pas se permettre de dépasser les 10 fautes pour envisager un résultat positif, et je vais insister dans mon discours d’avant-match sur la discipline.
⇒ Vous parliez de l’importance des comportements et de la prise de conscience globale de l’équipe au-delà du résultat sec, qu’entendiez-vous par là ?
J’évoquais les attitudes sur le terrain, on revient à l’exemple de Vannes et Angoulême où j’ai l’impression qu’on a démissionné rapidement, qu’on a baissé les bras en cours de match lors de ces deux déplacements infructueux. J’attends donc un comportement de compétiteurs car on a le potentiel. L’évolution de l’équipe passera par là, de se remettre en question chaque semaine, que l’on joue à Béziers comme à l’extérieur. Ne pas se dire que le succès à Perpignan est une fin en soi, et que sur ce bloc on se dise qu’on se déplace à Aurillac pour en prendre le moins possible. L’équipe doit grandir et j’espère qu’on aura donc un changement de comportement pour viser notre objectif.
⇒ Le projet 2021 annoncé par les dirigeants n’a pas encore été dévoilé, vous êtes lié à Béziers jusqu’en Juin 2019, quel rôle aimerait vous jouer dans la construction du club ?
Je ne suis plus un jeune joueur comme le stipule ma carte d’identité, l’ambition pour Béziers est de lui rendre son lustre d’antan même si on reste une équipe de ProD2. On voit très bien l’écart qui réside entre le Top14 et notre championnat, mais j’ose espérer que dans les années à venir, l’ASBH s’inscrira dans la durée parmi les formations à la lutte pour la qualification chaque saison. Pour monter, il y a aura des étapes à franchir, notamment avec ces nouvelles règles d’accession qui sont très compliquées. Aujourd’hui Béziers n’est peut-être pas équipé pour monter en Top14 mais je suis persuadé qu’on a les capacités pour être en phases finales. C’est ce que j’ai dit aux garçons, nous n’avons jamais été ou presque dans les 6 premiers durant la saison, et si nous parvenons à nos fins, nous serions à mon avis l’équipe la plus dangereuse des barrages.
Propos recueillis par Rémy RUGIERO.