L’année 2018 touche à sa fin. Il n’est pas forcément de coutume de dresser un bilan de l’année civile dans le milieu sportif. Avec le chevauchement de deux saisons et la modification des effectifs, c’est peut-être faire parler les chiffres pour ne leur faire rien dire. Pourtant, en y regardant de plus près, il est intéressant de venir faire une rétrospective de l’année 2018 que vient de passer l’Association Sportive Béziers Hérault.
(PRESQUE) AUSSI PERFORMANT D’UNE SAISON SUR L’AUTRE
Le chiffre le plus marquant, et forcément celui dont beaucoup de supporteurs ont entendu parler depuis la fin de la dernière journée de championnat, ce sont les 88 points récoltés sur l’année civile par les Biterrois. Un cumul peut-être inutile aux yeux de certains, mais qui permet de hisser Béziers à la 2e place du classement de ProD2, uniquement en 2018. Mieux, l’équipe de David Aucagne et David Gérard est celle qui a remporté le plus de matches sur ces dix mois de compétition, avec 20 succès, et celle qui s’est inclinée le moins avec seulement 8 petits revers, parmi les 12 équipes concernées par ce classement (Provence Rugby, Massy, Oyonnax et Brive n’étaient pas en ProD2 entre janvier et mai 2018).
Si cela ne veut peut-être rien dire aux yeux de certains amoureux de l’ovalie, cela témoigne tout de même d’une régularité dans les résultats des Biterrois. Et, surtout, de la capacité des deux entraineurs à s’adapter à de nouveaux joueurs. Car, ne nous le cachons pas, les départs de cet été (Lokotui, Bourdeau, Ramoneda Valentine, Blanc, Munro, Chevtchenko, Gmir, Peyras notamment) ont jeté un froid avant la reprise. Pourtant, l’arrivée des nouveaux joueurs (Esteriola, Tuineau, Meafua, Hoarau, Pic, Rawaca ou encore Bérard) a permis à Béziers d’avoir une continuité des résultats.
Le jeu biterrois s’est transformé, c’est une certitude. D’une équipe capable de déborder les défenses sur les extérieurs avec des trois-quarts créant de l’incertitude, Béziers est passé à un jeu plus restrictif, autour de ses avants, fait de combat, des bases du rugby et d’un peu de vice. Soit. Les deux rugby sont gagnants : 44 points glanés entre janvier et mai et autant entre août et décembre. Seule différence, importante tout de même ? L’ASBH a disputé un peu plus de matches sur la première partie de l’année. Et gagné plus de points en moyenne.
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SUCCES HISTORIQUES A L’EXTERIEUR
Mais au-delà des considérations purement chiffrées, il est à relever plusieurs évènements marquants lors de cette année 2018. D’abord, comment ne pas éluder le début d’une nouvelle année tonitruante du côté de Perpignan, avec un succès inespéré, arraché après la sirène le 5 janvier dernier (22-23). Une victoire mettant fin à 38 ans de disette à Aimé-Giral. L’année ne pouvait mieux débuter.
Le déplacement du côté de Narbonne est également entré dans l’histoire. Un large succès bonifié (21-68), qui a certes fait plaisir aux supporteurs Rouge et Bleu qui jouaient à domicile ce jour-là. Mais qui a tout de même condamné quasi-définitivement le RCNM à la relégation. Malgré la rivalité, dur de voir le voisin historique tomber.
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Ce n’est pas le seul derby à avoir souri à l’ASBH en 2018. Il y a également eu ce déplacement victorieux à Carcassonne, 33 ans après. Un succès printanier (19-38) au coeur d’une série de huit matches sans défaite qui a porté le groupe vers la qualification, quinze jours après un succès du côté de Dax (15-23). Si ce dernier n’a rien eu d’historique pour Béziers (victorieux à Maurice-David en janvier 2016), il a envoyé presqu’officiellement l’ASBH en barrage.
La fin d’année s’est achevée comme elle avait commencé : par un succès à l’extérieur. Du côté de Montauban (18-20). Rien de reluisant certes, Béziers s’y étant déjà imposé en mai 2016. En revanche, la victoire à Biarritz, le 7 décembre, a marqué l’histoire. 36 ans que des Biterrois n’étaient pas repartis victorieux d’Aguilera (21-23). Un premier succès à l’extérieur, de prestige, pour cette nouvelle saison, alors que le doute s’installait dans les travées après les lourds revers encaissés jusqu’ici loin de Béziers.
FERVEUR RETROUVEE A LA MEDITERRANEE : 10 000 PERSONNES ET PLACES A 10€
Le printemps 2018 a forcément été riche en émotion. L’ASBH, invaincue entre février et mai, a fait vibrer son public. Comment ne pas se remémorer ce succès à La Méditerranée face à Bayonne, arraché à la dernière seconde sur un essai en coin du talonneur Dorian Marcopena (35-30) devant près de 6500 personnes un dimanche après-midi ?
Premiers frissons d’une fin de saison haletante où l’excitation des phases finales s’est faite ressentir dès le dernier match de championnat à domicile face à Nevers. Le club l’avait compris, il fallait surfer sur l’émulation collective autour du club. Entrée générale à 10€, 10 300 supporteurs pour garnir les tribunes et des Biterrois qui valident leur qualification en barrage. Après-midi de rêve à La Méditerranée le 15 avril dernier…
LES LANDES COMME POINT D’ORGUE
Avant ce cortège, ce pèlerinage dans les Landes, du côté de Mont-de-Marsan. 6 cars au départ de Béziers pour aller soutenir les Rouge et Bleu. Point d’orgue sportif certes, mais aussi pour Rugbiterre qui n’avait pas eu à organiser un déplacement d’aussi grande ampleur depuis la finale de Fédérale 1. Près de 350 supporteurs emmenés à Guy-Boniface par l’association a elle seule, sans compter le nombre de voitures personnelles.
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Les tribunes jaune et noire sont partiellement devenus rouge et bleu, au rythme notamment de la Banda Mescladis. Le résultat sportif n’aura pas été celui escompté et une page de l’histoire de l’ASBH s’est tournée avec les fins de carrières des deux derniers joueurs ayant connu la Fédérale : François Ramoneda et Simon Chevtchenko. La fin d’une ère.
L’année sportive 2018 de l’ASBH aura marqué les esprits et restera gravée dans les mémoires. Entre des déplacements victorieux historiques, un retour en phase finale, une invincibilité à domicile et des résultats toujours aussi probants, Béziers aura traversé une année faste. Difficile à présent d’envisager moins pour 2019…
Et vous, quel sont vos plus beaux souvenirs de 2018 ?
Maxime GIL