Rideau défensif des Biterrois lors de la rencontre face à Rouen la saison dernière
Peu épargnés par les résultats lors du dernier bloc, les Biterrois ont cédé du terrain au classement tout en voyant fondre le bas du tableau en sa direction. Si la réception de Valence-Romans est capitale dans l’opération maintien, les Rouge et Bleu doivent se remettre à l’endroit notamment sur l’aspect défensif en perdition ces dernières semaines.
149 points encaissés en 4 rencontres
Les chiffres ne mentent jamais selon l’expression consacrée, Béziers concède un nombre important de points, 17 essais sur le dernier bloc précisément, ce qui explique la dégringolade comptable et les errements coupables entrevus ces derniers temps. Sans solidité défensive, difficile de rivaliser face à des formations dites huppées. Le prochain virage qui s’amorce sera décisif comme à l’accoutumée mais pour d’autres raisons bien moins réjouissantes. Depuis l’échec face à Nevers, le groupe a sombré mentalement et l’aspect défensif a volé littéralement en éclat. Jean-Baptiste Barrère, incontournable dans ce secteur, donne une explication : « C’est surtout des failles individuelles qu’il s’agit, quand quelqu’un sort du système on se met dans la difficulté. On a focalisé sur çà à l’entraînement et à la vidéo pour que chacun reste bien en place dans le schéma que nous souhaitons appliquer. » David Aucagne, le manager général poursuit : »Parfois on n’arrive pas à passer d’une situation offensive profonde à un repli défensif de qualité. La réponse sera collective, on travaille toujours sur ces détails pour régler cette inconsistance. » Des paroles aux actes qui devront être engagés tant l’urgence de points se précise pour l’ASBH.
Pourtant, avant cet effondrement notable et cette perte de confiance globale, les Biterrois étaient à leur avantage sur le système offensif. Prolifiques, les lignes arrières ont inscrit la bagatelle de 21 essais sur les 29 au total soit 72 % des réalisations avec Maxime Espeut et Savenaca Rawaca en tête d’affiches (4 essais à leur compteur). Une statistique parlante, éloquente qui confirme que la circulation offensive, les prises d’initiatives et la pertinence des lancements fonctionnent à plein régime. Alors pourquoi ce déséquilibre, comment expliquer ces paradoxes ? Romain Uruty, jeune demi d’ouverture en provenance d’Albi, donne son sentiment : »Sébastien Logerot met en place des stratégies qui nous poussent à donner le meilleur. Depuis quelques rencontres, on envoie beaucoup de jeu. Et on s’expose également à des contres comme on a pu le constater. On va donc essayer de se concentrer sur les basiques et l’occupation. » Une adaptation en quelque sorte, dans un championnat qui ne récompense plus forcément un jeu aéré. Et Valence-Romans débarque vendredi soir, un match couperet à plus d’un titre..
ENRAYER LA SPIRALE
Si on observe le classement britannique, il faut s’y faire c’est le plus factuel qu’on se le dise, Béziers ne possède plus aucune marge de manœuvre. Le calendrier qui se dresse, n’accordera bien sûr aucun répit. Avec autant de réceptions que de déplacements, l’objectif est clair, retrouver le chemin du succès. Les Drômois viendront sans complexes, encore en vie dans la lutte au maintien, après un exploit notable du côté de Biarritz il y a quelques semaines. La principale interrogation réside dans le comportement à venir des Biterrois. Seront-ils contractés par la pression du résultat, occultant les désirs d’extérieurs et de largeurs appréciables au détriment d’un jeu plus restreint et basé sur le combat, moins sexy en quelque sorte mais peut-être comptablement plus salvateur. Le retour à un système défensif plus rodé est à ce prix sûrement. Jean-Baptiste Barrère rajoute : »Ici, on pouvait toujours s’appuyer sur notre défense depuis que je suis arrivé. Peut-être qu’on jouait pas trop bien au ballon auparavant, mais nous étions présents. J’ai confiance en mes coéquipiers pour rectifier le tir. » Mais il ne doit pas étouffer les véillités offensives et le talent de certains espoirs non plus. Une équation pas évidente, qu’il conviendra de s’approprier avec autorité dès le coup d’envoi à Raoul-Barrière vendredi soir.
Rémy RUGIERO