Béziers n’a pas fait de détails vendredi soir face à Aurillac (34-7). Les Biterrois ont su tirer leur épingle du jeu d’une rencontre au rythme haché. Et qui a encore mis en valeur la bravoure des Rouge et Bleu dans le petit périmètre.
34 points marqués. Comme un symbole. En affichant autant de points à son compteur, l’ASBH a bien rappelé que c’était Béziers qui « recevait » à Narbonne vendredi soir, après plus de trois semaines de remous, de communiqués, et de combats administratifs. Les Biterrois ont marqué leur territoire face à de pâles aurillacois qui n’auraient pu proposer un tel jeu à son public.
UN DROP, 18 MATCHS APRES !
La sanction contre l’équipe du président Christian Millette aurait pu être encore plus marquante si Pierre Bérard ne s’était pas fait contrer son dégagement par Shaun Adendorff qui sauva l’honneur des siens en fin de match (34-7, 71e). Mettre fanny les Cantaliens aurait été la meilleure des réponses après les remous extra-sportifs. Mais qu’importe. La victoire bonifiée fait oublier les obstacles imposés jusqu’au coup d’envoi par quelques costards-cravates.
Comme le mois dernier face à Montauban, les Rouge et Bleu débutent donc leur bloc en empochant cinq points, bienvenus alors que se profilent deux périlleux déplacements (Vannes et Aix-en-Provence) et une réception délicate (Bayonne). Et malgré l’ampleur du score, c’est uniquement ce qu’il sera à retenir de cette rencontre qui n’a pas fait lever les 3000 Biterrois ayant fait le déplacement. Dans un froid hivernal, Béziers est à nouveau apparu emprunté et sans idées pour imposer son rythme et son rugby, bien que mis dans de bonnes dispositions grâce à la vitesse de contre de Savenaca Rawaca (2e).
Face à un rideau défensif aurillacois en place, le manque de vitesse de la charnière n’a permis de créer aucun déséquilibre. Bien qu’il est à souligner le pragmatisme de Thibauld Suchier, passant son premier drop de la saison… 18 matches après le seul de la saison dernière, inscrit par l’ouvreur (28-18 contre Mont-de-Marsan, 21e journée). Dans ses offensives, Béziers ne (se) rassure toujours pas alors que le tiers du championnat approche. Et pourtant, Béziers gagne sans trembler.
NOUVELLE IDENTITE DE JEU ?
Il faut dire que le salut des Biterrois ne passe plus par la vitesse et le jeu dynamique déployé tout au long de la saison dernière. Non, désormais, l’ASBH semble s’être recentré sur des choses simples : un paquet d’avants fort et efficace. Vendredi encore, trois avants ont franchi la ligne adverse tout en puissance, portant leur total d’essais à 8 sur les 20 inscrits depuis le début de la saison. La puissance dégagée par la mêlée, malgré les absences de Reda Wardi, Jamie Hagan, Vitolio Manukula et Marco Pinto-Ferrer, confirme les belles perspectives entrevues dans ce domaine ces dernières semaines.
Reste à régler l’irrégularité en touche : 4 lancers ont été vendangés contre Aurillac par Clément Esteriola et l’alignement Biterrois. Un chiffre qui vient ternir la belle performance de l’ancien narbonnais, à nouveau particulièrement disponible dans le jeu. Une mobilité récurrente chez les avants, à l’image de Mathias Marie qui surfe sur sa bonne dynamique actuelle, tout comme Kelly Meafua, encore omniprésent au Parc des Sport et de l’Amitié.
Contre Oyonnax et Colomiers, Béziers avait resserré son jeu, dans l’axe autour de ses avants. Une formule payante face à l’ancien pensionnaire du Top14 et presque gagnante dans la banlieue de Toulouse. Face aux Cantalous, la recette a encore fait des miracles. Alors, David Gérard et David Aucagne doivent-ils renier leur philosophie gagnante de la saison dernière au profit d’un rugby moins spectaculaire mais pragmatique autour de joueurs taillés pour ce style de jeu ?
Maxime GIL